Quand j’étais môme (parce que petite, ça, je le suis toujours…), certains membres obscurs et malfaisants de ma famille (ah oui, odieusement mesquins, aussi…), prenaient un délicieux plaisir à m’infliger les supplices les plus insurmontables : être contrainte de répondre à la question « tu préfères ton père ou ta mère » pour avoir droit à une poignée de frites dans mon assiette, devoir sacrifier ma Barbie qui scintille dans la nuit et mes deux Petits Poneys flambant neufs pour pouvoir franchir la porte d’un salon de thé avec ma tante, faire semblant d’aimer mon frère devant Flunchy pour qu’il me serve la plus grosse part de son gâteau d’anniversaire, j’en passe, et pas des moindres… Aujourd’hui, je ne m’en sors malgré tout pas trop mal (seulement quelques kilos en trop et un léger délire passionnel face aux plats gras, sucrés, lourds et cellulitivement impardonnables…), et j’envisage même de me mettre aux légumes verts dès (après) demain…
pour 6 à 8 personnes (environ 7 grandes ou 14 mini tartelettes)
20 min de tambouille
15 + 3 min de cuisson
qq heures de réfrigération
- 200 g de chocolat noir amer (du pâtissier, mes jolies cailles, du 70 % minimum)
- 20 cl de crème liquide (au moins de la 15% de matière grasse, quand même…)
- 250 g de framboises (des belles, mes douces bichettes)
- 2-3 poignées d’éclats de pistaches non salées (vive les épiciers du Maghreb)
- 200 g de farine
- 100 g de beurre (si possible salé, mes tendres belettes)
- quelques cuillères à soupe d’eau
Collez-vous pour commencer à la partie sensuelle de cette recette : versez la farine dans un saladier, mettez par-dessus le beurre coupé en petits dés, et puis pétrissez rapidement du bout de vos doigts de fée, histoire d’amalgamer le tout.
Ajoutez de l’eau par toutes petites quantités, et formez une boule de pâte uniforme et souple.
Si elle colle un peu trop, faites-la patienter un p’tit quart d’heure au frigo.
Prélevez des petits boules de pâtes et étalez-les au rouleau de façon à leur donner la forme de vos moules à tartelettes (si vous mettez une feuille de papier sulfurisé entre le plan de travail et votre pâte, ce sera carrément plus simple de la décoller).
Préchauffez votre four à 160° (th. 5-6) et embarquez les tartelettes pour une séance de cuisson à blanc : recouvrez les moules de pâte de papier sulfurisé et inondez-les de pois blancs spécial cuisson de façon à ce que la pâte ne lève pas et reste bien à plat pour accueillir la garniture, puis enfournez pendant environ 15 minutes (ensuite, vous démoulez et vous laissez refroidir tranquilou).
Cassez le chocolat en carrés et faites-le fondre au four ou au micro-ondes (ou à la casserole, soyons fous !).
Quand il a fondu, ajoutez la crème fraîche et recouvrez pendant cinq minutes, puis mélangez à toute blinde et à la cuillère en bois, de façon à obtenir une vraie ganache de pro.
Versez cette tuerie sur les fond de tarte, répartissez brillamment (avec talent, quoi) les framboises, puis saupoudrez créativement de pistaches.
Et puis passez à la phase détente : laissez vos tartelettes se figer au frigo pendant quelques heures, allez au ciné ou ailleurs, et rentrez vite les dévorer.