Je suis pas une courge

TAJINE DE LÉGUMES ET DE PATATES DOUCES Pour jouer avec les épices et se la jouer avec son épicier

La vérité, aujourd’hui, vous vous sentez absolument bling-bling. Pantoufles en moumoute, tablier à paillettes, cocotte en fonte émaillée et sourire en coin… Vous invitez vos copines à dîner, et ça mes gazelles, c’est pas du chiqué. Vous avez envie de leur mettre les babines à l’envers et de leur raconter des histoires de saveurs, de voyages et d’émerveillement. Vos recettes valent de l’or et vos papilles, tonight, elles le vaudront bien. Ça va guincher, ça va sourire, ça va piailler et ça va se resservir. Une jolie soirée aux p’tits oignons, avec un soupçon de canaillerie et une bonne rasade d’ivresse. Alors pleins feux sur les légumes et petit détour par la case brushing. Ce soir vous serez la plus belle pour les régaler…

pour 4 personnes
15 min de tambouille
50 min de cuisson

• 1 belle patate douce (ça se trouve pas au rayon patates, mais au rayon fruits et légumes exotiques, ou alors dans les supermarchés asiatiques)
• 2 carottes
• 1 poivron rouge et 1 poivron jaune (ou 2 rouges, si vous n’aimez pas le jaune…)
• 200 g de petits frais à écosser (toutes mes félicitations si c’est votre baptême d’écossage…)
• 2 gros oignons
• 1 quinzaine de tomates-cerises
• 1 poignée de raisins secs
• 1 poignée de noix de cajou (ou de cacahuettes)
• 2 c. à soupe d’épices à tajine (ou de mélange 4 épices)
• sel et poivre

Il va y avoir du sport : pelez et émincez-les oignons (en lamelles), les patates douces (en morceaux) et les carottes (en rondelles), et saisissez-les (I mean « faites-les cuire ») quelques minutes à feu fort avec l’huile d’olive dans le fond d’une marmite anti-adhésive.
Et ça continue, encore et encore : lavez les poivrons, enlevez-en les parties blanches et vertes et les pépins et tranchez-les en morceaux.
Écossez les petits pois (I mean « ouvrez l’enveloppe et récoltez les graines »).
Réduisez le feu de la marmite, puis ajoutez-y les poivrons, les petits pois, les raisins et les épices.
La cuisine est un long fleuve tranquille : couvrez et laissez mijoter à feu doux environ 45 minutes.
En fin de cuisson, ajoutez les tomates cerises et les noix de cajou, transvasez dans des cocottes ou des cassolettes individuelles et réchauffez quelques minutes au four.

Spéciale dédicace à Seb, Aimée, Laurence et Fabrice, les invités de mon « dîner presque parfait »…

CAROTTES CUITES AU CUMIN ET AUX FRUITS SECSPour prendre sa salade à la légère et tailler un short à ses abdos

« Toi tu manges comme un routier ». Voilà mot à mot ce que votre nièce de six ans vous a asséné sur la conscience la semaine dernière, alors que vous vous resserviez dignement une troisième assiette de rôti de porc. N’importe qui d’autre vous aurait balancé ça, vous auriez esquivé habillement avec une réflexion profonde sur les ravages de l’anorexie dans l’impitoyable jungle du mannequinat. Mais face à cette adorable petite gazelle déguisée en princesse, vous n’avez rien su répondre, et vous avez choisi de reconnaître les faits. Pendant les deux jours qui ont suivi ce repas, vous avez assumé à fond, allant jusqu’à boire des litres de Heineken et à aimanter un poster de Clara Morgane en culotte sur la porte de votre frigo. Et puis vous avez décidé de prendre votre mal à bras le corps et d’apprendre à vous alimenter un peu plus subtilement. Vous êtes allée au marché en gazouillant, et vous y avez même acheté autre chose qu’un poulet rôti et des rillettes de porc. Vous avez collé des paillettes en forme d’étoile sur le revêtement de votre balance, et vous êtes allée chez Pizza Hut pour leur demander de vous radier de leur zone de livraison. La semaine prochaine, c’est sûr, c’est vous la jolie gazelle.

pour 4 à 6 personnes
15 min de tambouille
env. 25 min de cuisson
1 heure de refroissement
au moins une demi-journée de réfrigération

• 1 kg de carottes primeur (elles sont plus tendres et super bonnes)
• le jus d’1 citron 1/2
• 6 c. à soupe d’huile d’olive
• 3 c. à café de cumin en poudre
• 2 c. à café d’ail déshydraté (ou deux grosses gousses d’ail pressées)
• 2 c. à soupe de vinaigre de xérès (ou de vinaigre de vin)
• du sel et du poivre
• 50 g de raisins secs
• 50 g de noix de cajou (ou de cacahouettes)

Entre deux tours de stade de jogging effréné, faites un arrêt au stand cuisine,  pelez votre kilo de carottes et tranchez-le en fines rondelles (ou demi-rondelles) pendant que vous faites bouillir un bon litre et demi d’eau salée dans une grande casserole.
Faites cuire les carottes environ 20 minutes (elles doivent ramollir sans se transformer pour autant en purée…).
Égouttez-les et versez-les dans un saladier.
Ajoutez-y l’huile d’olive, le jus de citron, le vinaigre, le cumin, l’ail, le sel et le poivre, mélangez et recouvrez.
Laissez refroidir une petite heure et mettez au frigo jusqu’à l’heure du repas.
Quand c’est le moment miam, ajoutez les raisins secs et les noix de cajou, rectifiez au besoin l’assaisonnement, et servez frais, avec d’autres salades et si possible sans une montagne de pain et de fromage…

Spéciale dédicace à mes grands-mères marocaines qui m’ont rendue accro à la carotte cuite…

SAUCE CHAMPIGNONS, CRÈME ET CITRONPour flirter avec ses pâtes et frimer avec sa meuf

Vous mettez la clé dans la serrure, il est presque l’heure de la redif des Simpsons sur W9, et bizarre-bizarre, vous ne retrouvez pas votre chéri affalé sur le canapé avec une bière déjà bien entamée, du saucisson et des babouches trouées. Encore plus étrange, une irrésistible odeur de cuisine plane dans l’air alors que vous n’êtes absolument pas aux commandes de votre gazinière. Mais que ce passe-t-il de paranormal en ce jour tout à fait ordinaire qui n’est ni le 14 février ni le 24 décembre ? Vous vous arrachez à vos trois manteaux, vous vous aventurez en titubant de surprise jusque dans la cuisine, et vous y admirez hallucinamment votre amoureux en chemise sexy et en tablier classe, une bière déjà bien entamée à la main, en train de conter (crème) fleurette à votre casserole et de flirter avec votre cuillère en bois. Il vous sourit comme un ado délicieusement attardé, et vous vous laissez tomber sur une chaise, scotchée comme une gamine. Et vous tombez bien là, parce qu’il y a un verre de blanc, des olives aux épices et une étreinte douce et virile qui n’y attendaient plus que vous. La vie est belle, et dans ses yeux, vous sentez fiévreusement que vous l’êtes aussi. Alors vous savourez…

pour 4 personnes
15 à 20 min de tambouille-cuisson

• 1 oignon (petit ou gros, c’est pas ça qui va changer la donne…)
• 1 carotte (idem)
• 1 c. à soupe d’huile d’olive
• 400 g de champignons de Paris (des frais par pitié, ça change tout !)
• 20 cl de crème liquide en briquette (légère ou pas)
• le jus d'1/2 citron
• 1 c. à café de Maïzena (ça se trouve au rayon farine)
• 1 c. à soupe de vinaigre de xérès (du vinaigre de vin, ça peut aussi coller)
• 1/2 c. à café de muscade en poudre (c’est pas indispensable, mais ça le fait !)
• du sel et du poivre
• 500 g de tagliatelles fraîches (vous ne les trouverez donc pas à côté de vos habituelles boîtes en carton, mais au rayon FRAIS…)

Sifflez-vous une gorgée de bière, de Riri ou de Rinquinquin, puis pelez l’oignon et émincez le finement (le barman du troquet d’en face de chez moi vous conseille de le rincer à l’eau froide avant si vous ne voulez pas verser une larme pendant).
Gratifiez-vous de quelques secondes d’autosatisfaction, puis pelez la carotte et tranchez-la en petits cubes (en mini-rondelles, ça va aussi).
Faites vrombir le feu maximal sous votre casserole (anti-adhésive, de préférence), et faites-y revenir l’oignon et la carotte dans l’huile (en remuant de temps en temps), pendant deux-trois minutes.
Rincez les champignons puis tranchez-les en morceaux (si les pieds sont en bon état, ne les jetez surtout pas !).
Réduisez un peu le feu, ajoutez les champis, et laissez-les réduire (ils lâchent de l’eau, c’est normal) avec le reste pendant environ 5 minutes.
Ajoutez ensuite la crème, le jus de citron, la muscade, et puis du sel et du poivre, et laissez encore mijoter quelques minutes (pendant ce temps, faites bouillir l’eau pour vos pâtes).
Dans un petit bol, diluez la Maïzena dans 2 c. à soupe d’eau tiède, et versez tout ça dans votre sauce, en mélangeant tout de suite pour que ça s’incorpore easy.
Maintenez quelques minutes votre petit succès au chaud (ça tombe bien, c’est le moment de cuire vos tagliatelles), et puis servez tout ça à votre p’tite femme, à votre marmaille ou à vos potes, histoire de faire taire la rumeur et de couper court aux argumentaires sexistes…

Spéciale dédicace à mon p’tit Jojo qui a plus d’un tour dans son moulin…

BOUCHÉES DE RADIS AU TARAMA ET SALADE DE BETTERAVESPour voir ses courbes en rose et faire croquer sa ligne

À presque deux mois du coup d’envoi des bonnes résolutions 2008, vous avez choisi de faire une spéciale dédicace à la longue liste de vos essais non transformés et de dresser le top 3 de vos « c’est fait et c’est pas à refaire ». Une bonne occas’ de repenser avec une pointe de nostalgie à votre excellente initiative de vous abonner au Monde Diplomatique pour briller d’intelligence et de culture à l’apéro (quand vous aurez enfin décidé de les déballer, ça pourra toujours servir à rembourrer des coussins…). Le moment d’admirer avec joie et abnégation les trois maillots hors de prix que vous vous êtes offert pour « crawler come una bomba à la piscine » (qu’est-ce que vous y pouvez-vous, si la caissière refuse de vous laisser entrer parce qu’elle est jalouse de votre corps de sirène…). Et puis bien sûr, le moment de compter de nombre de bombonnes de larmes que vous avez versées en pleurant pour des barmen lâches et méchants, des comédiens égoïstes ou des sportifs dépressifs et bourrus. Le verdict est limpide et sans appel : « l’intelligence, les muscles et l’amour, vous voulez bien recommencer demain, mais plutôt celui de l’année prochaine ».

Pour 4 personnes
15 minutes de tambouille
30 min de frigorisation

• 1 botte de radis (nan, nan, nan, ça se trouve pas au rayon chaussures…)
• 50 g de tarama (attention, soit on adore, soit on déteste…)
• 500 g de betteraves cuites
• 2 échalotes (oui, oui, c’est avec les patates et les oignons)
• 2 c. à soupe d’huile de noix (dak, dak, de l’olive, ça roule aussi)
• 2 c. à soupe de vinaigre de vin
• 1 c. à soupe de vinaigre balsamique
• sel et poivre
• des pics à cure-dent
• une sacrée envie de voir la vie en rose

Commencez par vous occuper des radis : enlevez-leur les fanes (c’est le truc vert qui ressemble à du persil et que vous pouvez mixer dans une soupe si le cœur vous en dit) puis lavez et essuyez ces petites boules roses.
Tranchez fougueusement chaque radis en trois.
Déposez une petite couche de tarama en sandwich entre les rondelles de radis, et faites tenir le tout avec des pics à cure-dent.
Let’s cook the salade : égouttez les betteraves et tranchez-les en tous petits cubes.
Pelez et émincez finement les échalotes et mélangez-les aux betteraves dans un saladier (si ça vous tente, c’est super bon aussi avec des éclats de noix).
Assaisonnez avec l’huile de noix, le vinaigre de vin, le vinaigre balsamique, sel et poivre.
Couvrez et laissez frigoriser le tout pendant une petite demi-heure.
Servez les bouchées de radis en entrée, sur des jolies petites assiettes, avec la salade de betteraves.
Et si vous voulez être sû(e) d’assurer avec les bouchées, transpercez les radis une première fois à vide qu’ils ne résistent pas aux cure-dents une fois qu’ils seront fourrés.

VELOUTÉ D’ASPERGES ET SES P’TITS CROÛTONS PERSILLÉSPour nager dans le bon goût et se noyer dans les bonnes odeurs

Quand vous avez décidé de vous mettre au vert, vous ne faites pas les choses à moitié. En général, votre journée commence par un bain relaxant aux plantes (et oui, on à le droit de se détendre même quand on a une baignoire sabot en plastique bleu océan…), elle continue par une tasse de thé vert très très très cher (une seule tasse, donc) et par une tartine de miel pas donné non plus. Et puis vous vous confectionnez un sac à dos de survie qui se résume à une bouteille de thé froid, un petit sandwich de pain complet et de comté bien affiné, un paquet de Pepito (quand même) et deux-trois magazines glamour qui sont évidemment là juste pour vous caler le dos. Vous partez à vélo avec les meilleures intentions du monde, prête à tout pour arriver la première au grand parc régional naturel de l’autre bout de la ville (et dire que votre voisine appelle ça un square…), et puis, comme d’habitude, c’est le drame : vous croisez Sonia, elle crève d’envie de vous raconter ses vacances au Mexique autour d’une bonne petite côte de bœuf à la brasserie d’en face, et vous garez votre vélo en oubliant votre faim de nature et d’équilibre. Vous n’aurez qu’à vous rattraper ce soir en mangeant une soupe et en regardant « l’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux »…

Pour 4-6 personnes (4 grand bols, quoi)
10 minutes de tambouille
environ 20 minutes de cuisson

• 400 g d’asperges vertes (en boîte ou surgelées, ça marche aussi quand c’est pas la saison)
• 1 courgette (ou bien deux patates, si vous voulez faire plus pouf pouf)
• 1 oignon
• 1/2 cube de bouillon
• 75 cl d’eau
• 4 c. à soupe de crème fraîche liquide (allégée si le cœur vous en dit)
• sel et poivre du moulin
• et pour les croûtons :
• 4 rondelles de pain grillé
• 1 gousse d’ail (ou 1/2 c. à café d’ail déshydraté)
• 15 g de beurre (allégé, si le cœur vous en redit)
• les feuilles de 5 branches de persil plat (ou une c.à soupe de persil surgelé)

Tout d’abord, si c’est en surgelé, décongelez, et si c’est en boîte, rincez et égouttez les asperges, et puis si c’est du frais, lavez et pelez-les.
Ensuite, puisque vous y êtes, pelez et émincez l’oignon, et puis lavez, essuyez et coupez la courgette (ou les patates, coquine) en gros morceaux.
Mettez tout ça dans une grande casserole avec l’eau bouillante, le cube de bouillon et une vingtaine de feuilles de persil plat.
Laissez cuire une vingtaine de minutes.
Pendant ce temps, ne pensez pas ne seconde à glander et préparez les croûtons : faites chauffer une poêle, faites-y revenir une minute ou deux le beurre, la gousse d’ail pelée et écrasée (ou l’ail déshydraté), et le persil plat haché.
Hors du feu, faites rouler les croûtons dans la poêle pour bien les recouvrir de persillade.
Quand le velouté est cuit, éteignez le feu, mixez le tout et sifflez votre mec et / ou vos bambins si c’est à l’ordre du jour.
Ajoutez la crème, du sel et du poivre et  puis servez parsemé de croûtons (et d’ailleurs, si vous avez du fromage ail et fines herbes, vous pouvez en tartiner dessus).

SAUCE TOMATO-LÉGUMESPour flirter avec ses pâtes et faire rougir ses casseroles

Vous aviez juré de ne jamais commencer, mais c’est trop tard : la fièvre du poker hante vos nuits pour toujours et à jamais. Vous acheté la mallette des pros toute chromée (même si c’est la honte pour se balader en ville et que ça pèse dix tonnes), vous jouez toutes les semaines, vous ne gagnez pas grand-chose (en général à peine de quoi vous offrir les croissants du lendemain), mais ça vous rend aussi dingue que le jour où vous avez appris à faire du vélo sans les roulettes. Vous n’avez jamais su mentir deux secondes, et pourtant, quand il s’agit de protéger votre carré, vous pouvez vous métamorphoser en princesse du bluff. Mais depuis que vous avez vu dans Voici qu’Amanda a quitté Patrick à cause des sirènes en carton, ça vous dit plus trop rien de transformer votre cuisine en tripot, et vous vous demandez si vous n’allez pas sagement vous remettre au tricot, aux soirées yam’s et aux concours de lasagnes (parce que là aussi, vous êtes solidement armée pour gagner). C’est décidé, dès demain, la mallette, vous la mettez sur e-bay.

Pour 6-8 personnes (et une bonne dose de pâtes, de riz, de blé ou de semoule)
10 minutes de tambouille
20 minutes de cuisson

• 1  bon gros oignon (allez, va aussi pour un petit moche…)
• 1 gousse d’ail (ou une pincée d’ail déshydraté)
• 1 poivron rouge (même s’il est pas au top de sa forme)
• 2 carottes
• 2 c. à soupe d’huile d’olive
• 1 pot de sauce tomate, italienne, ou bolo (environ 200 g)
• 1 petite boîte de concentré de tomates (environ 70 g)
• 1 petite boîte aussi de maïs (environ 140 g)
• 1 petite boîte encore de thon (environ 130 g)
• une dizaine d’olives vertes (plutôt dénoyautées)
• 2 feuilles de laurier
• 1 c. à soupe de paprika
• 1 c. à soupe aussi de cassonade
• 3 c. à soupe
• de sel et poivre
• et puis c’est tout

Soyez clairs avec votre placard et votre frigo : vous allez les dévaliser !
Taquinez d’abord de la planche et du couteau en pelant l’oignon et l’ail et en les éminçant finement. Lavez le poivron, enlevez-lui tout ce qui est blanc, vert ou pépineux, puis tranchez-le en petits cubes. Pelez les carottes et tranchez-les en petits cubes (aussi) ou en demies rondelles (pour changer).
Faites chauffer l’huile dans une casserole (si elle est anti-adhésive, c’est mieux), et faites-y revenir les oignons, l’ail, les poivrons et les carottes pendant quelques minutes à feu fort.
Ajoutez la sauce et le concentré de tomates, le laurier, le paprika et la cassonade.
Égouttez le thon et le maïs et plongez-les dans votre sauce.
Et puis tant que vous y êtes, tranchez les olives en rondelles et rajoutez-les à cette cuisante fiesta. Salez-poivrez et laissez cuire quelques minutes à feu un peu plus doux. (Pendant ce temps, démarrez la cuisson de vos pasta, de votre riz…).
Incorporez la crème fraîche en fin de parcours, et maintenez au chaud le temps de finir de cuire votre accompagnement.
Servez et dévorez.
(Si ça vous tente, vous pouvez aussi vous servir de cette tuerie pour farcir des fajitas - des galettes de blé ou de maïs - en y ajoutant quelques feuilles de salade).

MINIS TOMATES FARCIES AU BŒUF ET AUX OLIVESPour redevenir dingue de son four et digne de ses casseroles

Fin de mois difficile. À l’horizon, plus de pâtes que de sauce, moins de ciné que de télé, et autant de nuages que de factures. Votre porte-monnaie a le moral dans les chaussettes et vos envies de champagne ont le cœur grenadine. S’il y a une justice sociale sur cette terre, ben ça fait pas mal de temps qu’elle se garde de mettre le nez dehors. Chaque minute de chauffage électrique vous enfonce un peu plus dans le rouge, alors vous dévorez à pleines dents chaque seconde de bonheur immatériel, histoire de vous redonner quelques autres couleurs pour l’hiver. Évidemment, dans votre petit confort précaire, vous vous rendez bien compte que vous êtes quand même largement mieux lotie que la meute hurlante et r’n’biquante des candidats de Popstars, qui ont dû dormir en dortoirs, se lever tôt le matin, et accepter de se couper de leur famille pour tenter de faire partie de celle des stars internationales et reconnues comme Ophélie Winter ou Mia Frye pendant plusieurs semaines. Ah la la, vivement le printemps, le retour du soleil, des terrasses pas cher et de la Nouvelle Star…

pour 4 à 6 personnes
30 min de tambouille
env. 25 min de cuisson

• une trentaine de tomates cocktail (des belles bien rouges et bien rondes, c’est un peu chérot mais tant pis)
• 400 g de viande de bœuf hachée (des steaks surgelés, c’est tout good)
• 2 oeufs
• 50 g de chapelure
• 2 cuillères à soupe de parmesan
• 1 cuillère à café d'ail déshydraté
• sel et poivre
• 1 cuillère à soupe d'huile d'olive
• une trentaine d’olives vertes dénoyautées
• une trentaine de pics à cure-dent

Vos mains aussi ont droit à un peu de sensations fortes, alors donnez-leur de l’action : plongez-les dans le saladier où vous aurez posé la viande hachée, les œufs, la chapelure, le parmesan, l’ail, le sel, le poivre et l’huile d’olive, et puis pétrissez entre vos doigts jusqu’à obtenir une pâte homogène.
(Si elle est trop collante, rajoutez un peu de chapelure et de parmesan).
Quand vous vous sentez les poignes héroïques, préchauffez le four à 200° C th. 6-7), et passez aux tomates : lavez-les et rincez-les, puis tranchez-leur le chapeau.
Farcissez-les généreusement de viande et recoiffez-les de leur bonnet rouge.
Piquez-les d’un cure-dent et ajoutez une olive pour couronner le tout.
Mettez-les dans un plat à four et faites cuire pendant environ 25 minutes.
Servez chaud ou tiède avec de la bonne humeur et des amigos.

SALADE D’ENDIVES AU ROQUEFORT,AUX ABRICOTS ET AU MELONPour braver les odeurs et oser la couleur

Qu’est-ce qui vous a pris d’inviter vos beaux-parents à venir passer le week-end chez vous ? Serait-ce parce que votre chéri prétend que sa mère fait mieux les lasagnes végétariennes que vous ? Ou alors parce que votre horoscope vous a promis des pouvoirs de wonder woman ? À moins que ce ne soit à mettre sur le compte de votre faim d’aventures, de défis et de sensations extrêmes… Toujours est-il qu’ils arrivent vendredi soir, que votre frigo est vide, que votre appart n’est pas vraiment au top de la forme et du rangement, et que surtout, vous n’avez toujours pas fait d’enfants pour pouvoir meubler la conversation et faire diversion au moment où vous mettrez les pieds dans le plat… Alors par quoi vous commencez ? Dormir la fenêtre ouverte et les cheveux mouillés pour attraper une bonne bronchite ? Gagner au poker et embaucher une femme de ménage, un cuistot, des enfants et une jeune fille au pair ? Devenir amnésique ? Divorcer ? Relativisez un peu quand même, il y a des gens qui meurent de faim et de soif, des gens qui offrent leur vie entière à aider les autres, et même des gens qui vivent sans les chaînes du câble et du satellite… Vous allez y arriver.

pour 4 personnes
15 min de tambouille
éventuellement 30 min de réfrigération

• 2 belles endives encore fraîches
• 2 abricots frais ou même séchés (et puis même en boîte)
• 1/2 melon vert
• 60 g de roquefort (pas besoin de faire exploser le porte-monnaie)
• une grosse poignée de mélange de graines (sésame, courge, tournesol…)
• Vinaigrette :
• 1 c. à café de miel
• 1 c. à café de moutarde
• 2 c. à soupe de vinaigre de cidre
• 2 c. à soupe d’huile de noix
• qq gouttes de sauce aromatique Maggi (de la sauce soja, ça roule aussi)

Opération ménage : lavez et essuyez les endives et les abricots (s’ils sont frais), et enlevez les éventuelles feuilles abîmées des endives.
Opération découpage : tranchez les endives en fines demies rondelles (jetez l’extrémité la plus dure), dénoyautez-les abricots et coupez-les en petits cubes, et puis épépinez le melon et détaillez-le en petits morceaux à la petite cuillère.
Ah oui j’oublie : tranchez le roquefort en petit cubes.
Opération mélangeage : mettez tout dans un saladier et touillez de toutes vos tripes.
Opération vinaigrette : mettez les ingrédients l’un après l’autre (dans l’ordre) dans un bol et touillez sans arrêt, toujours de toutes vos tripes, jusqu’à ce que ça émulsionne (que ça épaississe, quoi).
Mettez au frais si ça vous chante, et mangez dans le plat, dans des assiettes ou dans des petits bols (et pourquoi pas avec des baguettes…), et n’oubliez pas de saupoudrer de graines.

TARTINES DE PAIN D’ÉPICESAUX LÉGUMES GRILLÉS ET MARINÉSPour relooker ses restes et rebrancher son grille-pain

19h45. Vous êtes en pleurs dans votre cuisine, rampant sur le carrelage au milieu d’une flaque de jaunes d’œufs, pas maquillée et pas coiffée, et absolument pas prête à reprendre toute forme de communication avec votre four ou vos casseroles. Comme ça, on pourrait évidemment se laisser aller à penser que vous êtes sensible, mais qui n’a jamais senti ses nerfs crépiter en faisant cramer un rôti de bœuf flambant neuf à 30 euros vous jette la première pierre. Tout avait pourtant bien commencé… Les carottes et les gousses d’ail avaient été hyper sympa, le four avait l’air de bien bonne humeur, et vous aviez même eu le temps de passer l’aspirateur pendant le début de la cuisson. Et puis vous vous êtes lancée dans les îles flottantes, et là, frivoles et insolents, les œufs ont refusé l’intolérable apartheid culinaire blancs / jaunes que vous vouliez leur imposer. Drame. 20h02. Chéri déboule. Il a foiré son brushing et cramé sa chemise en la repassant. Il éponge vos larmes et la flaque d’œufs à coup de bisous et de serpillière. Vous vous aimez éperdument et vous vous réconciliez avec les œufs qui restent en les brouillant dans une poêle. Bonheur.

Pour 4 à 6 personnes
30 minutes de tambouille
25 minutes de cuisson
quelques heures de marinade

• 8 tranches de pain d’épices (si si Prosper Youplaboum, ça existe encore…)
• 1 poivron rouge
• 1 poivron jaune
• 1 aubergine
• 1 courgette (tout ça faisant quand même une bonne raison d’oser aller au marché pour une fois)
• Marinade :
• 4 cuillères à soupe d’huile d’olive
• le jus d’1 citron
• 1 c. à café de cumin
• 1 c. à café de paprika
• 1/2 c. à café d'ail déshydraté
• 10 g de persil plat ciselé
• sel et poivre

Occupez-vous d’abord de faire la peau à vos tendres poivrons : tranchez-les en deux, enlevez-en les parties blanches et vertes, et retirez les pépins.
Allumez le gril du four et posez les demi poivrons sur la grille (face bombée vers le haut), juste en dessous des résistances.
Laissez sans pitié la peau se noircir durant environ 15 minutes, puis rincez les poivrons sous l’eau froide, décollez la peau à la main, et tranchez sauvagement la chair en carrés d’environ un centimètre de côté. Lavez et essuyez la courgette et l’aubergine, retirez-en cruellement les extrémités, puis coupez-les en tranches d’environ sept millimètres d’épaisseur.
Disposez-les elles aussi sur la grille du four, et laissez-les cuire sous le gril durant 10 à 15 minutes, puis tranchez-les en carrés.
Mélangez les légumes grillés dans un plat creux et assaisonnez-les avec les ingrédients de la marinade. Couvrez et laissez mariner au frais durant au moins une demi-journée.
Au moment où votre ventre crie famine à tue tête, passez les tranches de pain d’épices au grille pain puis nappez-les de légumes marinés et servez-les avec une salade verte (ou pas).

SALADE DE CHOU ROUGE AU HARENG ET AU MELONPour un déjeuner sans pépins et un p’tit succès sans arêtes

Il paraît que Chloé va le faire. Eh oui, enfin, après des mois de réflexion, de nombreux tests morphologiques et d’intenses préparations psychosomatiques, elle va braver la peur de l’aiguille et pousser la porte du tatoueur du coin de la rue, celle où personne de moins de quatre vingt dix kilos n’a jamais mis les deux pieds à la fois, et encore moins baissé sa culotte, tout ça pour se faire dessiner une jolie fleur bien gracile et surtout bien bien bien (in)dé(lé)bile. Maintenant c’est sûr qu’elle va le faire, alors vous et vos copines, vous êtes à fond avec elle. Prêtes à lui tenir la main pendant l’opération de chirurgie à corps et à cris. Prêtes à lui conter fleurette et à lui animer l’assiette durant sa douloureuse convalescence. Prêtes à étayer ses bobards face à sa grand-mère réac. Prêtes à prendre de jolies photos de son postérieur pour la postérité. Prêtes à en rire, prêtes à en pleurer… Il paraît qu’elle va le faire alors tout le monde sur le pont et total respect.

pour 4 personnes
15 min de tambouille
30 min de réfrigération

• 1/4 de chou rouge (un gros), ou 1/2 si c’est un petit
• 200 g de filets de harengs (au rayon frais, à côté du saumon fumé, des blinis…)
• 1 poivron jaune
• 1/2 melon vert (on va espérer qu’il est mûr, hein…)
• Vinaigrette :
• 2 c. à café de moutarde
• 2 c. à soupe de miel
• 4 c. à soupe de vinaigre de xéres
• 4 c. à soupe d’huile d’olive
• sel et poivre

Armez-vous d’une envie de produits sains, d’une planche et d’un bon couteau, et laissez faire vos petits doigts agiles et vos avant-bras musclés.
Tranchez le chou en fines lamelles (enlevez d’abord les premières feuilles abîmées), le poivron en petits cubes (lavez-le et enlevez d’abord les parties vertes et blanches et les pépins), et le hareng en jolis dés. Évidez le melon et prélevez des petits morceaux de chair à la petite cuillère.
Mettez-tout ça dans un saladier.
Faites pulser (pour bien faire, on palle ça « émulsionner » la vinaigre en touillant les ingrédients dans l’ordre, dans la joie et dans un bol, puis versez-la dans le saladier et mélangez.
Faites rafraîchir votre salade au frigo, et servez-la dans des jolis bols à ceux qui ont du pot (vous pouvez décorer de graines de sésame si vous en avez).