Je suis pas une courge

Bœuf, carottes, olives et raisins. LES TARTELETTES QUI NE DISAIENT PAS NON À LA DOUCEUR.

Tu n’as pas attendu le soleil pour calmer le jeu de l’hiver. Tu as remballé la couette. Tu as laissé tomber le manteau. Tu as plongé dans l’anisette. Tu as mordu dans les coquelicots. Tu as dépoussiéré le barbecue. Tu as repeint les chaises. Tu as même arraché les rideaux. Tu as mis des herbes et des bières sur ton balcon. Alors qui t’aime s’invite, et récolte l’euphorie de ta saison.

 

> Pour 3-4 personnes qui aiment que ça craque, que ça fonde et que ça fasse du bien.

>> En 15 minutes de tambouille et 30-40 minutes de cuisson.

(Avec une salade d’endives au miel ou un mesclun de jeunes pousses de laitue et d’épinards).

 

Préchauffez le four à 200°C.

Faites tremper 30 g de raisins secs dans un bol d’eau tiède.

Émincez menu 3 belles échalotes et 1 généreuse gousse d’ail, puis poêlez-les quelques min avec 2 cs d’huile d’olive et 1 pincée de sel.

Ajoutez 3 carottes en fines rondelles, 200 g de bœuf haché, 2 cs à soupe d’huile d’olive, 1 cs de miel et 1 pincée de sel, et laissez cuire, d’abord 2 min à feu vif, puis 2 autres à feu plus doux.

Chemisez 4 à 6 moules à tartelettes en découpant des cercles dans 1 rouleau de pâte feuilletée pur beurre, puis piquez-les de trous à la fourchette.

Ajoutez à la garniture les raisins égouttés et ½ bocal d’olives vertes dénoyautées tranchées en rondelles.

Répartissez le mélange par-dessus les tartes, mettez les restes de pâte feuilletée en morceaux dans un autre moule, et enfournez le tout environ 20 minutes, le temps de laisser la pâte cuire et dorer.

Servez les tartelettes avec une salade, chaudes ou tièdes, parsemées de quelques brisures de pâte et de ciboulette ciselée.

 

Miam Expo. …et si on passait nos œuvres d’art préférées à la casserole ? LA TOURTE EIFFEL Tourte au camembert, aux pommes et au miel

Cette création architecturalement feuilletée a été initialement mitonnée pour représenter la France lors de la Dégustation universelle de Paris en 1889, puis est elle devenue l’un des principaux monuments visités par les papilles du monde entier.

Pour 4 à 6 appétits de fer

20 à 30 minutes de construction

20 à 25 minutes de cuisson

DONNÉES TECHNIQUES :

1 camembert moulé à la louche

4 pommes golden

2 pâtes feuilletées pur beurre

4 c. à café de miel liquide

10 cerneaux de noix

1 jaune d’œuf

du sel et du poivre

APPROCHE CHRONOLOGIQUE :

La base…

La tourte repose sur une base de pâte feuilletée déroulée sur son papier sulfurisé et déposée dans un plat à tarte. La réussite de sa fabrication dépend par ailleurs d’un préchauffage de four à 200°C (th. 6-7).

Le premier et le deuxième étage…

Le premier étage se compose de morceaux de camembert, de dés de pommes (pelées), de miel liquide, de cerneaux de noix émietté, et de sel et de poivre, le tout directement déposé sur le fond de tarte.

Le troisième étage…

Le deuxième étage correspond à une armature feuilletée, édifiée à partir du deuxième rouleau de pâte, tranché en fines lamelles d’env. 7 mm de large, disposées en quadrillage par dessus la garniture.

Les finitions…

Avant d’être enfournée pour 20 à 25 minutes de cuisson, la tourte est nappée de jaune d’œuf (au pinceau ou à la main, et seulement sur la pâte).

Les monuments annexes…

La tourte Eiffel a également été fabriquée sous forme de tourtelettes individuelles, plus facilement exportables dans les assiettes du monde entier.

LE BIG UP :

Un gros bécot à Raph et Stéphane, qui ont accepté de mettre leur grain de sel dans ce p’tit plat.

LA PROMO :

Retrouvez prochainement (?!!!) cette recette dans un livre publié aux éditions Flammarion.

Délices littéraires. … et si on passait notre bibliothèque à la casserole ? GOUDA VINCI CODE Tarte aux cinq légumes et au gouda

Ce cultissime roman de Dan Brownie raconte comment un goudologue est soupçonné du meurtre du fromager du Louvre, et comment il aide sa petite fille à tenter de décrypter ses mystérieuses recettes.

Pour 4 à 6 dévoreurs de tueries

25 minutes de cuisine à suspense

15 + 30 minutes de cuisson

LES PERSONNAGES PRINCIPAUX :

1 brocoli d’env. 500 g

1 gros oignon

3 c. à soupe d’huile d’olive

250 g de carottes

300 g de courgettes

125 g de tomates cerises

200 g de gouda

1 poignée de feuilles de persil plat

4 c. à soupe de crème épaisse

1 belle c. à soupe de moutarde

2 c. à soupe de grains de sésame

du sel et du poivre

LE RÉSUMÉ :

Chapitres 1 à 32 : l’Opus Légumi

Les fleurettes sont détachées du brocoli, plongées dans une casserole d’eau bouillante et laissées cuire pendant 10 à 15 minutes. L’oignon est pelé et émincé en demi-rondelles, puis il est déposé dans une poêle avec une cuillérée d’huile, et laissé revenir pendant  quelques minutes à feu fort. Les carottes sont pelées, coupées en fines rondelles et rajoutées dans la poêle, rapidement rejointes par la courgette (non pelée) tranchée en fins quarts de rondelles. Le tout est arrosé de quelques cuillérées d’huile supplémentaires, salé, poivré, et laissé revenir pendant un peu moins de 10 minutes, tout en remuant régulièrement.

Chapitres 33 à 75 : le trésor du Saladier

Pendant que le four préchauffe à 200°C (th. 6-7), les brocolis cuits sont égouttés et tranchés en morceaux, puis déposés dans un saladier. Ils sont rejoints par la poêlée de légumes, par les tomates cerises coupées en 4, par le gouda tranché en dés, et par le persil finement ciselé. Le tout est resalé, repoivré, et bien mélangé.

Chapitres 76 à 105 : le tableau final

La pâte feuilletée est étalée dans un moule à tarte, le fond de tarte est piqué à la fourchette, puis il est garni d’une couche de moutarde mélangée à de la crème épaisse. La garniture gouda-légumes est déposée par-dessus, et la tarte est enfournée pour environ 30 minutes de cuisson. Elle est servie parsemée de grains de sésame.

LE BIG UP :

Un grand merci à Rebecca et Manu, qui ont accepté de se glisser dans la peau de ce p’tit plat.

LA PROMO :

Retrouvez prochainement cette recette dans un livre publié aux éditions Flammarion.

Pour être tenu au courant de sa parution, faites-moi un petit mail !

 

TARTELETTES COULANTES À LA NOISETTE, AU CHOCO ET AU KIWI Pour sortir du moule et affoler son assiette

Votre café, vous l’aimez avec du sucre, de la chantilly, des vermicelles de chocolat et puis avec des meringuettes, des spéculoos ou des amandes enrobées. Votre soupe, vous l’adorez avec de la crème, du fromage râpé et des petits croûtons aillés. Et votre vie, vous la croquez à pleine bouche, avec gourmandise et sans aucune culpabilité.

 

Dessert ou Goûter

30 min de tambouille

15 min de cuisson

 

LE MATOS :

pour 8 mangeurs de calories…

 

·       100 g de sucre

·       100 g de poudre de noisettes

·       150 g de farine (+ 15 g pour étaler la pâte)

·       100 g de beurre demi-sel (tendre ou ramolli)

·       2 jaunes d’œufs moyens

·       150 g de chocolat noir pâtissier (même du pas cher)

·       15 cl de crème liquide entière

·       6-8 kiwis (ni trop ni pas assez mûrs)

 

·       8 moules à tartelettes (env. 8 cm de diamètre)

·       1 emporte-pièce ou 1 bol d’environ 10 cm de diamètre

 

LA TAMBOUILLE :

 

1.     Pour mitonner votre pâte gourmande aux noisettes, versez sans honte ni scrupules (et dans un petit saladier) le sucre en poudre, la poudre de noisettes, la farine, le beurre coupé en morceaux et les jaunes d’œufs, puis malaxez le tout, d’abord du bout des doigts puis à pleines mains, de façon à former une boule de pâte souple et homogène. (Si elle est trop sèche, ajoutez un peu de jaune d’œuf et si elle est trop collante, rempilez sur la poudre de noisettes et la farine).

2.     N’oubliez pas de préchauffer votre four à 180°C (th.6) et passez au façonnage : farinez légèrement votre plan de travail, divisez la boule de pâte en 4 parties égales et étalez chaque portion au rouleau, sur environ 5 mm d’épaisseur.

3.     Découpez des fonds de tarte ronds avec un emporte-pièce ou les rebords d’un bol, décollez-les à la spatule ou au couteau et déposez-les délicatement sur les moules à tartelettes garnis d’un carré de papier sulfurisé ou bien graissés et farinés (ça facilitera le démoulage).

4.     Enfournez pendant environ 12 minutes : la pâte doit à peine commencer à dorer sur les rebords et elle doit rester tendre au toucher, car elle durcira en refroidissant.

5.     Pendant que la pâte refroidit (et durcit) dans son moule, faites fondre le chocolat au micro-ondes ou au bain-marie puis ajoutez la crème liquide et remuez.

6.     Pelez les kiwis et tranchez-les en demi-lunes.

7.     Démoulez les tartelettes, et passez aux choses sérieuses : garnissez-les d’une première couche de kiwis, puis d’une couche de ganache au chocolat, puis d’une seconde couche de kiwis (disposez-les morceaux de fruits en cercle, en les laissant se chevaucher légèrement les uns sur les autres, comme ça c’est plus joli).

8.     Pour déguster vos tartelettes « coulantes », servez-les sans trop attendre (sinon, vous pouvez laissez le chocolat se figer au réfrigérateur).

 

LES VARIANTES :

 

Garnissez avec du chocolat noir amer et des mangues, ou avec de la crème chantilly et des framboises.

MINI LINZERTORTE À LA CONFITURE DE FRAMBOISESPour faire craquer les lutins et emballer le Père Noël

Vous avez onze ans et demie, vous êtes en sixième, en plein cours de géo. Interro surprise sur la répartition de la population mondiale. Vous fixez avec terreur votre double feuille à grands carreaux sans être capable d’y écrire quoi que ce soit. Vous regardez votre voisin de gauche, votre voisine de droite, vos mains, vos bras, vos jambes et …vos pieds. Et là, la honte, vous êtes en pantoufles. Vous avez onze ans et demie, vous êtes en train de lamentablement planter une interro de géo et vous êtes en pantoufles. Votre voisin de gauche pouffote. Votre voisine de droite se poêle franchement. Vous cramoisissez de la tête aux pieds, et vous retenez vos larmes jusqu’à ce que la cloche sonne enfin. Mais la sonnerie qui vous libère de ce cauchemar, c’est celle de votre réveil. Il est sept heure quarante cinq et votre chéri vous serre dans ses bras tous chauds. Dans cinq minutes, ça sentira le café et le pain grillé tartiné de confiture maison. Et là, vous vous dites que parfois, ça a quand même du bon d’être adulte.

pour 8 à 10 personnes (environ 70 mini Linzertorte)
30 min de tambouille
25 à 30 min de cuisson
1h de réfrigération

• 190 g de sucre semoule (c’est du sucre, hein, pas de la semoule…)
• 190 g d’amandes en poudre (vous pouvez aussi mixer des amandes effilées)
• 250 g de beurre tendre salé (mon éternel conseil : du 41% de matière grasse)
• 3 petits ou 2 gros jaunes d’œuf + 1 pour la déco
• 350 g de farine
• 1 pot de confiture de framboises (env. 400g) dilué avec deux cuillères à soupe d’eau
• 1 plaque de cuisson d’environ 30 par 40 cm
• 1 feuille de papier sulfurisé de la même taille
• 1 roulette (un ustensile pour découper des bandes de pâte ondulées)

Commencez par mettre la main à la pasta : prenez un saladier et malaxez-y (oui, oui, les chochottes, avec les mains…) le sucre, les amandes, le beurre coupé en petits dés, les 2 ou 3 jaunes d’œufs et la farine, jusqu’à obtenir une bonne grosse boule malléable souple, et pas trop collante (si c’est le cas, vous ajoutez un peu de farine).
Quand elle est prête, emballez-la dans un torchon (propre, hein) et réfrigérez-la pendant au moins une heure.
Étalez les deux tiers de la pâte de façon à recouvrir la feuille de papier sulfurisé, puis déposez cette dernière sur la plaque de cuisson.
Nappez le fond de la Lizertorte en y étalant la confiture.
Étalez le reste de pâte et découpez des bandes de pâtes d’environ 6 mm  de large à la roulette, puis déposez-les en quadrillage par dessus la confiture (déposez d’abord les bandes qui vont dans un sens puis recouvrez-les ensuite avec les bandes qui vont dans le sens perpendiculaire) : il est plus pratique de manipuler les bandes par tronçons d’environ 8 centimètres).
Préchauffez le four à 180°C (th.6), dorez les bandes de pâte au jaune d’œuf et enfournez la tarte pendant environ 25 minutes.
Laissez refroidir la Linzertorte pendant une dizaine de minutes, puis découpez-la en petits carrés d’environ 3 cm de côté (oui, oui, on s’en met plein les doigts, mais c’est pas bien grave…). Engloutissez-les tous frais tous chauds, et conservez les rescapés dans une boîte en fer hermétique.

TARTE AUX MIRABELLES, À LA RICOTTAET AU VINAIGRE DE CIDREPour faire vrombir sa cafetière et rameuter ses copines

Vous ressortez d’un entretien d’embauche particulièrement stimulant. Pour ne pas mâcher vos mots, vous pouvez affirmer tout haut que vus avez été purement parfaite : pertinente, concise, subtile, espiègle juste comme il faut, idéalement en phase avec la culture de l’entreprise et en totale maîtrise des capacités intellectuelles incombant à votre poste. Vous commencez la semaine prochaine, la vie est plutôt pas mal, vous souriez aux passants, vous chantez sous la pluie, vous dépensez en quelques heures la moitié de votre premier salaire (hyper bien négocié, d’ailleurs), et vous oubliez que vous détestez les lundi. C’est vous la reine, vous vous couvrez de fleurs et de jolies robes, vous êtes la meilleure et il était temps qu’on s’en rende un tout petit peu compte. Rien ni personne ne pourra ternir votre nouvelle bonne humeur quotidienne, et vous vous promettez de ne plus jamais radiner sur les démarrages du bon pied. À bon entendeur, bon appétit.

Pour 6- 8 personnes
30 minutes de tambouille
30 minutes de cuisson

• 200 g de farine blanche
• 100 g de beurre salé (ou pas, mais c’est tellement meilleur)
• 1 à 2 c. à soupe de vinaigre de cidre (ou de l’eau, mais c’est tellement moins bon)
• 250 g de ricotta (ou du fromage blanc)
• 2 c. à soupe de miel
• 3 c. à soupe de sucre roux (ou blanc)
• env. 30 mirabelles (ou des abricots, ou des reines-claudes)
• 6 c. à soupe de pignons de pin (ou des noix)

Lavez-vous les mains et le cerveau de toutes vos idées préconçues sur la difficulté de faire soi-même sa pâte à tarte, puis mettez la farine et le beurre coupé en petits cubes dans un saladier.
Émiettez le tout entre vos doigts de façon à bien amalgamer le beurre dans la farine.
Ajoutez le vinaigre petit à petit, et pétrissez (malaxez) rapidement pour obtenir une boule de pâte souple et homogène.
Étalez la pâte au rouleau sur environ cinq millimètres d’épaisseur et chemisez votre moule (habillez-le avec la pâte, quoi).
Préchauffez votre four à 200° C (th. 6-7).
Dans un bol, mélangez la ricotta et le miel (vous pouvez en rajouter un peu si vous êtes accro au très sucré).
Nappez votre fond de tarte avec ce savoureusement simplissime petit mélange.
Lavez les mirabelles, tranchez-les en deux et dénoyautez-les, puis répartisssez-les sur le fond de tarte, en laissant de la place sur le pourtour et au centre de la tarte pour les pignons.
Ajoutez ces derniers sur cet espace insupportablement vide, et saupoudrez toute la surface de la tarte avec le sucre roux.
Enfournez pendant environ 30 minutes, et dégustez tiède ou froid avec un thé à la menthe et une poignée de copines à l’estomac bien charpenté.

TARTELETTES AUX TOMATES,AU CHÈVRE ET AU BALSAMIQUEPour consoler son four avec autre chose que du réchauffé

Thomas, de chez Pizz’aïe aïe aïe, il oublie toujours de vous livrer les sachets d’huile piquante. Laurence, de chez Speedy Pizzouille, elle refuse en bloc que vous rajoutiez des morceaux d’ananas sur la quatre fromages. Gigi, de chez Sweet Home Couscous, il vous a déjà fait prendre trois kilos depuis le début de l’année. Et je ne vous parle pas de Etsuko, de chez Youpi Sushi, de Bolo, de chez Carbo Espresso, de Dylan, de chez Chicken Choc, de Rick, de chez Frit’land… Alors vous faites comment vous, quand vous devez gérer en même temps les soirées foot et rugby, les plateaux-télé spécial Popstars, les piques-niques couette devant Desperate Housewives, les invasions barbares surprise de la moitié de la classe de votre fils (heureusement qu’à cet âge-là, « les filles, ça pue »), et vos irrépressibles fringales impulsives ? Hein, vous faites comment ?…

Pour 2-3 personnes
10 minutes de tambouille
15-20 minutes de cuisson

• (Pour 6 tartelettes)
• 1 rouleau de pâte feuilletée (c’est trop dur de la faire soi-même, en tout cas, jusqu’à preuve du contraire, moi j’ai pas le courage…)
• 6 c. à café de moutarde (from Dijon, of course)
• une trentaine de tomates cerises (des rouges et des jaunes, si vous avez le choix, et le budget…)
• 1 bûchette de fromage de chèvre
• 6 c. à café de vinaigre balsamique
• du basilic (allez, du déshydraté, ça ira)
• du sel et du poivre

Comme vous avez super la dalle, vous y allez franco : déballage et déroulage de la pâte, et « chemisage » du moule (en bref, vous découpez des cercles de pâte aux ciseaux, et vous tapissez chaque moule avec). Ensuite, comme vous êtes du côté des fans de moutarde, vous n’y allez pas mollo : nappage généreux et plutôt grossier de chaque fond de tarte avec une cuillère à café de cette starlette bourguignonne.
Et puis, et puis, comme vous entendez au loin les premiers balbutiements rugissants des All Blacks, vous enchaînez dare-dare : déposage d’une tranche de chèvre au centre des tartes, entourage d’une jolie couronne de demi-tomates cerises (et comme vous êtes pointilleuse, vous alternez les rouges et les jaunes), nappage de vinaigre balsamique, saupoudrage de basilic et salage-poivrage.
Après c’est simple : vous enfournez (d’ailleurs, moi j’ai oublié de vous le dire, mais vous vous avez pensé à le faire : préchauffage du four à 210° C ou th. 7), vous cuisez 15 à 20 minutes, et puis vous baffrez (si possible avec la compagnie amicale et bienfaisante d’une petite salade verte).

TARTE À LA RHUBARBE ET À LA CONFITUREPour rendre hommage à la cerise sur le gâteau

La personne la plus sugar addict que vous connaissez ? C’est sans sourciller votre cousine Ninette (Ninon, tout le monde trouve que ça fait garçon manqué). Sa première décision d’être humain a été de vendre son âme au diable pour un paquet de Pepito (même pas des chocolat au lait, ça existait pas encore à l’époque). Elle connaît l’agencement du rayon confiseries de votre hypermarché par cœur, et elle a fait deux jours de prison pour attaque d’une pâtisserie à main armée (elle a griffé la gérante avec ses ongles nouvellement french manucurés parce qu’elle refusait de l’embaucher comme vendeuse sous prétexte qu’elle avait un bac+2 de génie civil, la nase…). Tout le monde l’appelle par son prénom sur la hotline de Weight Watchers, et elle a une entrée VIP chez les trois dentistes de son quartier. Bien sûr, c’est elle qui vous a initiée aux éclairs au café, au banana split et à la Sacher Torte, vous la vénérez comme une déesse, et vous ne manqueriez pour rien au monde un de ses Saturday Night Desserts. Ninette, vous et les calories, c’est pour la vie.

Pour 6-8 personnes
20 minutes de tambouille
1 h 30 de dégorgeage
35 minutes de cuisson

• (Pour un moule rond ou carré d’env. 20 cm de diamètre ou de côté)
• 500 g de rhubarbe
• 100 g de sucre en poudre
• 1/2 pot de confiture de fruits rouges
• Pâte brisée : 200 g de farine
• 100 g de beurre salé
• 2-3 cuillères à soupe d’eau ou de vinaigre balsamique

C’est parti jeune fille : lavez vos douces paluches, faites pareil avec les tiges de rhubarbe, coupez-en les extrémités, enlevez les parties abîmées avec un économe, puis  tranchez-les en tronçons de 1 cm (on parle de la rhubarbe, pas de vos mains, hein…).
Mettez-les dans une passoire avec 70 g de sucre, recouvrez d’une assiette, et laissez dégorger pendant environ une heure et demie.
Regardez-vous les deux épisodes de Prison Break que vous avez loupé hier soir, puis  préparez votre pâte en versant la farine et le beurre en petits dés dans un petit saladier, et en amalgamant le tout du bout de vos merveilleux petits doigts.
Mouillez petit à petit au vinaigre balsamique (ou à l’eau) et pétrissez rapidement jusqu’à obtenir une boule de pâte souple. (Si la pâte colle trop, mettez-la au réfrigérateur).
Quand la rhubarbe est prête, préchauffez le four à 180°C (th.6), étalez la pâte et chemisez-en votre moule beurré ça veut simplement dire que posez la pâte par dessus le moule).
Tapissez le fond de confiture (n’y allez pas de main morte, on est pas a deux calorie près…), puis ajoutez les tronçons de rhubarbe, et saupoudrez de 30 g de sucre en poudre.
Enfournez pendant environ 35 minutes, et dévorez tiède ou dégustez froid (ça se congèle d’ailleurs…).

TARTE AUX FRAISES ET AU CHOCOLAT BLANCPour accompagner des déclarations d’amour frivoles et fragiles

Un jour viendra où Julien claquera la porte de la Nouvelle Star pour venir frapper à la vôtre, toujours flanqué de sa douce insolence et de son regard fiévreux, toujours brillant, toujours tapé, toujours sexy. Et comme vous savez parfaitement parler aux garçons affamés, votre petite cuisine de fée ravira ses instincts primitifs comme le chant des sirènes. Vous lui jouerez vos recettes les plus torrides et il se perdra corps et âme dans les bas-fonds de votre insatiable créativité. Vous consommerez votre appétissante liaison jusqu’à la lie, et vous vous séparerez tendrement, comblés et repus par ce cuisant bouche-à-bouche. Son album fera un carton et votre petit bonheur à vous aussi. Vous enfouirez finalement cette parenthèse gonflée et goulue dans le fond de vos casseroles, et mon petit doigt me dit que ces dernières n’attacheront plus jamais…

Pour 6- 8 personnes
20 min de tambouille
15 + 3 min de cuisson
qq heures de réfrigération

• 200 g de chocolat blanc
• 250 g de fraises
• 1 poignée d’éclats d’amandes (c’est plus sexy que des amandes effilées, mais ces dernières seront pas mal aussi)
• 200 g de farine
• 100 g de beurre salé
• quelques cuillères à soupe de vinaigre balsamique

Vous êtes sensuelle et sans tabous, alors allez-y sans aucune réserve : mettez la main à la pâte : versez la farine dans un saladier et déposez par-dessus le beurre coupé en petits dés, puis amalgamez le tout du bout des doigts.
Dès que le beurre se fond à la farine et que vos mains commencent à se languir dans la pâte, mouillez cette dernière de quelques cuillères à soupe de vinaigre balsamique, puis pétrissez rapidement le tout de façon à façonner une boule de pâte souple et homogène.
(Si la pâte est trop sèche, ajoutez quelques gouttes de vinaigre, et si elle est trop collante, laissez-la patienter un petit quart d’heure au réfrigérateur).
Étalez cette pâte parfumée (que c’est grisant le balsamique…) au rouleau, de façon à lui faire épouser (non pas Julien, ça c’est pour tout à l’heure…mais ) la forme de votre moule à tarte (si vous mettez une feuille de papier sulfurisé entre le plan de travail et votre pâte, ce sera idéalement plus simple de la manipuler), et tant que vous y êtes, beurrez légèrement celui-ci et posez la pâte par-dessus (quand on ne parle pas chiffons, mais qu’on masteurise en jargon cuisine, on dit « chemisez » le moule avec la pâte). Préchauffez votre four à 160° (th. 5-6).
Recouvrez la pâte avec une feuille de papier sulfurisé et inondez celle-ci de pois blancs spécial cuisson (ça permettra que la pâte ne lève pas pendant la cuisson « à blanc » et reste bien à plat pour accueillir la garniture.
Enfournez ce fond de tarte pendant environ 15 minutes.
Pendant ce temps, lavez les fraises, équeutez-les, et coupez-les en morceaux.
Quand la tarte est cuite, démoulez-la sans vous brûlez (si vous patientez quelques minutes, c’est moins risqué), et laissez-la refroidir sur une grille (ou sur un plat).
Cassez le chocolat en carrés et faites-le délicatement fondre (au four, au micro-ondes ou à la casserole, vous avez le choix des armes), puis nappez-en le fond de votre tarte.
Répartissez par-dessus les morceaux de fraises, puis saupoudrez d’amandes.
Souriez devant cette composition de maître, et laissez le chocolat refroidir et se figer au réfrigérateur pendant quelques heures.
Passez une jolie robe qui sublime votre silhouette de princesse, enfilez une paire escarpins qui galbent vos jambes de sirène, faites couler un café bien noir, et préparez-vous à vivre une liaison bien plus que dangereuse…

TARTE MÉDITERRANÉENNE AUX ANCHOISPour ne pas perdre le nord quand il s’agit de cuisiner au sud

La dernière fois que vous êtes allée voir la mer, c’était à seize ans, avec le car Hollywood chewing-gum. C’était gratos et mémorable : le voyage a duré la moitié d’une semaine (quarante-sept heures exactement), vous avez perdu la moitié de vos bagages (vos premiers bikinis y sont passés) et votre amoureux du moment vous a à moitié larguée en route (en fait, il a fini sa prestation à destination). Une fois à Michenette-les-Bains, les méduses ont eu votre peau, les moustiques ont pulvérisé votre sommeil et les banana split ont anéanti votre régime. Vous avez brûlé toutes vos photos de vacances et vous vous êtes juré de ne plus jamais poser ne serait-ce qu’un orteil à moins de 6OO km de Marseille. À moins que le chant des sirènes…

Pour 4 à 6 personnes
15 minutes de tambouille
10 + 20 minutes de cuisson

• Pâte brisée :
• 200 g de farine
• 100 g de beurre (du salé, yeah, yeah, yeah…)
• 2 c. à soupe de vinaigre balsamique
• env. 1 c. à soupe d’eau
• Garniture : 700 g d’oignons
• 2 c. à soupe d’huile d’olive (ou d’arachide, c’est free)
• 70 g de filets d’anchois à l’huile d’olive
• 250 g de tomates-cerise
• 1/2 bocal d’olives noires dénoyautées (une quinzaine, quoi…)
• sel et poivre

Let’s épluche and émince les oignons : vous pleurez, mais vous êtes forte…
Faites chauffer l’huile dans une poêle et faites-y blondir les oignons à feu doux, pendant environ 10 minutes.
Pendant ce temps, enchaînez cash sur la pâte brisée : versez la farine dans un saladier, coupez par dessus le beurre en petits dés, puis malaxez passionnément et avec énergie ces ingrédients du bout des doigts. Quand c’est à peu près amalgamé, ajoutez le vinaigre balsamique et l’eau.
Pétrissez : vous devez normalement vous retrouver face à face avec une boule de pâte souple et homogène.
Si elle est trop sèche, ajoutez un filet d’eau.
Si elle est trop collante, mettez-la quelques minutes au fridge.
Préchauffez votre four à 210° (th 7).
Étalez votre pâte au rouleau et chemisez (habillez, quoi)-en votre moule à tarte le plus pratique (anti-adhésif, avec fond amovible, flexible… j’en passe et des meilleures).
Nappez ce fond de tarte avec les oignons.
Recouvrez avec deux cercles alternant des demi tomates-cerise et des demi olives, et avec un cercle d’anchois (c’est là que la photo intervient pour inspirer la déco…).
Enfournez pendant environ 20 minutes, puis enfournez (je sais, j’ai un vocabulaire un peu limité des fois) chaud, tiède ou froid avec ou sans salade.