Je suis pas une courge

SALADE DE FARFALLES AUX TOMATES ET À LA ROQUETTE Pour papillonner gaiement entre les filets d’une alimentation équilibrée

Ô désespoir. À quatre ans et des quetsches, votre dégénérée de fille vit une relation fusionnelle avec le bac à légumes, tant et si bien qu’elle méprise la coquillette et fait la grève de la frite. À sept ans et des brouettes, votre déglingué d’aîné est accro à la diététique, et vous il vous interdit de le faire déjeuner ou dîner à plus de 15% de matière grasse. Dans votre placard, les Haribo se révoltent et les cacahuètes dépriment. Alors évidemment, devant les copines qui s’arrachent les cheveux à trouver comment planquer quelques dés de courgettes dans une plâtrée de spaghetti, vous reconnaissez volontiers avoir enfanté d’adorables petits gastronomes, aussi intelligents que raisonnés. Mais quand, à sept ou huit heures du soir, sonne le glas de vos inavouables envies de nuggets et de potatoes, vous n’osez même plus affronter le regard implorant de la bouteille de ketchup, et vous étouffez votre frustration dans le cuiseur-vapeur, entre trois carottes nature et un filet de merlu citronné. Heureusement pour vous, le Nutella est encore toléré sur les biscottes bio aux 7 céréales du dimanche matin. Mais combien de temps cela va-t-il durer ? Il va falloir agir…

pour 2 à 4 personnes
10 min de tambouille
environ 8 minutes de cuisson

• 250 g de farfalle (ou bien des pennes, ou bien des orrichiettes)
• 125 g de tomates cerises (des rouges, des jaunes ou les deux)
• 1 boule de mozzarella (même de la pas chère, et puis de la feta c’est bien aussi)
• 1 poignée de persil plat lavé et ciselé (ou 1 cuil. à café de persil déshydraté)
• 70g de roquette (ou bien un mesclun de jeunes pousses)
• Et puis pour la vinaigrette : 1 c. à café de moutarde de Dijon
• 6 c. à soupe de vinaigre balsamique
• 4 c. à soupe d’huile d’olive sel et poivre

Faites bouillir vos envies de tartiflette et de choucroute avec un litre et demi d’eau salée dans une casserole, puis faites-y cuire vos pasta all dente (en bref, ne vous fiez pas uniquement au temps de cuisson indiqué sur le paquet, et goûtez vos pâtes pour veiller à ce qu’elles restent un peu craquantes. Pendant la cuisson, lavez les tomates et coupez-les en quatre.
Égouttez la mozzarella et tranchez-la en petits morceaux.
Quand les pâtes vous disent « allez hop, on y va », stoppez la cuisson et refroidissez-les à l’eau froide dans une passoire, puis mettez-les dans un bon gros saladier.
Ajoutez la mozzarella, les tomates, la roquette et le persil plat.
Côté vinaigrette, mélangez la moutarde, le vinaigre, l’huile, du sel et du poivre dans un petit bol, puis arrosez-en la salade.
Et puis côté présentation, fendez-vous de jolies assiettes ou de pretty bols ou coupelles individuels.
(Si ça vous dit, rajoutez des dés de concombre, des rondelles de radis, des dés de comté…).

Voilà une recette qui pointera le bout de son nez avec 29 autres dans un de mes prochains livres (sortie prévue en octobre… je vous tiens au courant)…

CHARLOTTE AUX FRAMBOISES ET AU JUS D’ORANGES Pour ne pas mâcher son plaisir tout en mangeant des fruits

Oui bon, d’accord. Ça fait deux ans et demi que vous n’avez pas mis les pieds au marché. Et puis alors ? Est-ce pour autant que vous allez congeler en enfer, flagellée par des blancs de poireaux et lapidée par des pois cassés ? Est-ce une raison pour incinérer votre ouvre-boîtes ou pour emmurer votre micro-ondes ? Non mais quand même, vous voudriez les-y voir vous, avec un potiron bio de 8 kg et une poularde fermière de 40 livres dans le métro… Déjà que ça rentre même pas dans un caddie… Sacrés bobos de petits producteurs, va ! Ils se trimballent en salopette et en bottes boueuses en plein centre ville, et ils trouvent encore moyen de vous reprocher de rouler dans un 4X4 immaculé… Et puis de toutes les façons, vous, vous carburez au supermarché, et c’est pas ces receleurs de salades et ces affineurs de bobards qui vont vous donner envie d’aller tailler une bavette avec un boucher moustachu ou de disputer le bout de gras avec une charcutière baveuse. Plutôt mourir de faim. Alors définitivement, le jambon, vous l’adopterez rectangle et coupé à l’eau. Foi de morue à qui on ne la fait plus…

pour 4 personnes
25 min de tambouille
que dalle du côté cuisson
quand même 12 h de réfrigération

• 250 g de framboises (fraîches ou surgelées, mais quand même pas déshydratées dans un paquet de cornflakes, faut pas charrier…)
• 20 cl de crème entière fluide (ça se trouve au rayon frais)
• 3 c. à soupe de sucre glace (ça ne se trouve pas au rayon surgelés)
• 25 cl de jus d’orange (issu d’une brique ou d’un filet)
• environ 30 biscuits-cuillère (pas les boudoirs, les autres)
• un bol ou un moule à charlotte d’environ 20 cm de diamètre

Si votre grand-mère ne vous a pas encore filé cette astuce de cordon bleu, pensez à ne pas oublier de commencer par mettre au congélo (pendant environ 10 minutes) la crème fluide et le récipient qui servira à la fouetter (ça aidera à la faire « prendre »).
Pendant ce temps, tapissez l’intérieur du bol ou du moule à charlotte avec une feuille de papier alimentaire (ça aussi, c’est une bonne vieille astuce).
Versez le jus d’orange dans un bol plat et creux, et trempez-y les biscuits un par un, de façon à les ramollir.
Disposez-les ensuite (en les coupants éventuellement un peu) de façon à tapisser les parois et le fond du moule. (Veillez à ne laisser aucun trou, quitte à insérer des petits morceaux de biscuit pour combler les espaces vides).
Dévorez tous les biscuits qui restent (ou pas), puis sortez la crème et le récipient du congélateur.
Versez la crème dans le récipient, et battez-la au fouet électrique, jusqu’à lui donner une consistance mousseuse : vous voyez, elle « prend » plus facilement !
Ajoutez ensuite les cuillérées de sucre glace, et fouettez encore quelques secondes. Remplissez l’intérieur du moule d’une couche de crème fouettée recouverte d’une couche de framboises, puis recommencez avec une seconde couche de crème et une seconde couche de framboise, et terminez par une troisième couche de crème, de façon à arriver au niveau du haut de la paroi en biscuits.
Recouvrez le tout d’une couche bien serrée de biscuits trempés dans le jus d’oranges, et posez une assiette par-dessus, en tassant bien la charlotte en dessous.
Dévorez la toute la crème fouetté qui reste (ou pas), et réfrigérez pendant au moins 12 heures.
Démoulez sur l’assiette, en enlevant d’abord le bol, puis le film alimentaire et servez immédiatement en décorant avec les framboises restantes.
Et dites à votre grand-mère qu’elle peut varier les plaisirs avec des fraises, des mangues ou des fruits rouges.

Voilà une recette qui pointera le bout de son nez avec 76 autres dans un de mes prochains livres (sortie prévue en novembre… je vous tiens au courant)…

SALADE DE TAGLIATELLES AU PESTO, AUX ANCHOIS ET AU CITRON Pour se la jouer champêtre sans avoir à dégainer le saucisson

Top départ dans 10 minutes. La glacière est si pleine que vous avez dû vous asseoir dessus pour la refermer. D’ailleurs, elle va atterrir sur la banquette arrière (le coffre de la Twingo est toujours coincé), entre Maeva la pipelette, Lulu la piquante, et Véro qui met toujours trois plombes à se mettre en maillot. Vos jambes sont douces comme un tapis tissé main, et la nappe du pique-nique se tient à carreaux dans le sac de plage over tendance finement dégoté avec vos points Super U. Le soleil s’est pointé comme une fleur dès le matin, si bien que la journée devrait se la couler tranquille et gourmande. Et c’est pas la purée d’olives, la crème de raifort et l’huile de monoï qui vont dire le contraire. Pas d’équipement sportif au programme, (ou alors tout au plus un magazine de Sudoku), et en route pour le ciel, les oiseaux et la gravière. Vous croisez les doigts pour que les beach boys soient de sortie, et même si la voiture crachote du gaz carbonique quand vous lui demandez de faire comme si elle était équipée en air conditionné, vous vous dites que ça démarre pas mal, ce samedi entre poulettes prêtes à rôtir et ailes de poulet grillé.

pour 2 (en plat) ou 4 (en entrée) personnes
10 min de tambouille
env. 3 min de cuisson
pourquoi pas une heure de réfrigération

• 300 g de tagliatelles fraîches (des sèches, ça roule aussi)
• 3 c. à soupe de pesto (made in conserve ou fait maison)
• 6 c. à soupe de vinaigre balsamique
• 4 c. à soupe de jus de citron
• 100 g de filets d’anchois à l’huile (ça se trouve au rayon frais, à côté du saumon fumé)
• 125 g de tomates cerises
• sel et poivre

Faites bouillir votre envie de pique-nique dans une grande casserole, avec un litre et demi d’eau salée. Faites-y cuire les tagliatelles all dente (à vous de goûter et de sentir sous la dent la distinction entre pasta craquantes et pâtes crues).
Stoppez la cuisson et refroidissez les tagliatelles en les douchant à l’eau froide dans une passoire, puis mettez-les dans votre saladier (ou direct in the Tup’).
Assaisonnez avec le pesto, le vinaigre balsamique et le jus de citron et puis touillez à fond les manettes. Lavez les tomates et coupez les eu quatre.
Rincez à l’eau les filets d’anchois (sinon, alerte au sel et à l’échec cuisant) et coupez-les en morceaux. Ajoutez les morceaux de tomates et d’anchois à la salade, et servez-la dans des bols (ou dévorez direct in the Tup’) en ajoutant éventuellement du sel et du poivre.
(Of course, si le cœur et le frigo vous en disent, vous pouvez ajouter des herbes aromatiques, des dés de courgettes et des lamelles de blanc de poulet cuit.)

Voilà une recette qui pointera le bout de son nez avec 29 autres dans mon prochain livre (sortie prévue en octobre… je vous tiens au courant)…

JESUISPASUNECOURGE : ENFIN LA VIDÉO !

Voilà plus d'un mois qu'il n'y avait eu rien de nouveau sous le soleil de ces rubriques...
Et bien voilà du tout frais - tout chaud, tout droit sorti de mon imagination et de celle de mon Jojo de complice... : LA PREMIÈRE VIDÉO ESTAMPILLÉE JESUISPASUNECOURGE.

Il s'agit du pilote d'une (on l'espère longue) série de recettes animées, alors avis aux producteurs, aux commentateurs et aux affamés : dites-moi tout !

Prêts à dévorer 13 minutes de Fleurs de poivrons farcies au boeuf ?
Alors ouvrez l'oeil...

LA RECETTE EN VIDÉO SUR DAILYMOTION

SALADE D’ENDIVES ROUGES À L’AVOCAT Pour ne pas s’envinaigrer avec le dos de la cuillère

Y a quelqu’un qui vous a dit que c’était vraiment pas bien de faire toutes ses courses au supermarché. Vous avez rougi comme un radis industriel. Il a rajouté que c’était vraiment hallucinant et égoïste de ne pas s’impliquer dans le soutien à l’agriculture locale. Vous avez blêmi comme un chou-fleur en barquette surgelée. Et puis il a disparu dans la brume rurale, vous laissant toute seule et toute triste avec votre complexe urbain. Heureusement, il vous a rendu visite quelques jours plus tard, en compagnie d’un énorme panier plein de fruits naturellement sucrés et de légumes avec plus de goût et moins d’eau. Vous ne les avez pas tous reconnus (surtout la salade rouge, les agrumes bizarres et les courges étranges), mais vous les avez tous dévorés, et ça vous a donné à la fois bonne conscience, bonne mine et bonne humeur. Alors vous lui avez donné rendez-vous toutes les semaines en bas de chez vous (évidemment, en plus d’être top serviable, il est over charmant, alors fallait pas gâcher…), vous avez appris ce que l’expression « produits de saison » pouvait changer dans votre vie culinaire, et vous vous concoctez depuis des déjeuners de rêve et des dîners aux p’tits oignons. Tant qu’à votre supermarché, qu’il ne s’inquiète pas pour autant : le rayon chocolat et les p’tites caissières marrantes des caisses « moins de 8 articles » ne perdent rien pour attendre votre prochaine virée shopping. 

pour 2 à 4 personnes
15 min de tambouille

• 80 g d’endives rouges (c’est donc un truc à mi-chemin entre les endives et la chicorée)
• 1 avocat bien mûr (ça au moins, vous connaissez)
• 80 g de parmesan (entier) ou de vieux cantal
• quelques branches de cresson (c’est l’espèce de persil printanier au centre de la photo)
• vinaigrette :
• 1 grosse c. à café de moutarde
• 2 c. à soupe de vinaigre de cidre
• 2 c. à soupe de vinaigre balsamique
• 2 c. à soupe de condiment aromatique Maggi (j’adore !)
• 6 c. à soupe d'huile d'olive
• sel et poivre
• ustensile tip top :
• un faiseur de boules en inox

Séparez les feuilles des endives, lavez-les, égouttez-les et dites-leur qu’elles sont vraiment jolies et craquantes, et que vous êtes ravies d’avoir fait leur connaissance.
Tranchez-les tendrement en fines lamelles.
Faites un casting de jolis bols et tapissez-les d’un généreux fond de lamelles d’endives.
Tranchez l’avocat en deux, enlevez le noyau, et prélevez des demies boules dans la chair à l’aide d’un faiseur de boules (un ustensile très pratique dont vous venez peut être aussi de faire la connaissance) Placez en quatre-cinq par bol.
Découpez des petits triangles ou des copeaux de fromage et parsemez-en votre salade.
Ajoutez un peu de cresson (lavé !) pour la déco.
Assaisonnez avec la vinaigrette que vous aurez concocté dans un bol en mélangeant vigoureusement les uns après les autres la liste d’ingrédients ci-dessus.
Dévorez.

Spéciale dédicace à Jupète et Seb qui aiment les paniers paysans, les bons fromages et les gros gueuletons…

BOULES AUX AMANDES ET AU CHOCOLAT Pour engloutir son stress et mordre dans le succès

Catastrophe. Vous venez de croiser votre grande tante devant la porte de chez vous, et comme vous aviez les bras chargés de légumes, de conserves et de papier hygiénique, vous avez bien dû finir par lui avouer que vous habitiez-là, à savoir très exactement à douze mètre de chez elle. À partir de là, qu’elle vienne vous rendre visite, c’est fort heureusement exclu grâce aux cinq étages à gravir à pieds. Mais que vous ne passiez pas lui faire un petit coucou courtois et enjoué un de ces quatre, ça ce n’est évidemment plus possible. Et face à cette diva du protocole, pas question de venir les mains vides. Comme elle déteste les fleurs et les produits industriels, vous n’avez guère d’autre choix que de vous rendre à l’évidence : il va falloir retrouver le chemin de la cuisine, ouvrir un livre ou deux, et vous plonger dans une petite recette sucrée, au risque de vous y noyer pour toujours… En tout cas c’est décidé : vous ne sortirez plus de chez vous sans le masque de Spiderman de votre petit bonhomme de voisin.

pour environ 75 biscuits
env. 40 min de tambouille
env. 30 min de cuisson

• 2 œufs
• 200 g de sucre en poudre
• 250 g d’amandes en poudre (on en trouve parfois des moins chères dans les supermarchés asiatiques)
• 4 grosses c. à soupe de farine
• 125 g de chocolat (pâtissier, of course) mixé en petites pépites
• 1 c. à café de cannelle
• 70 g de sucre glace
• accessoires :
• 1 tôle de cuisson et du papier sulfurisé
• 1 énorme envie de gourmandise

Faites-vous craquante dans un tablier à paillettes et invitez l’un de vos saladiers à cuisiner.
Mettez-y le sucre et les œufs, et mélangez de toutes vos forces de (mauvaise ?!) graine de ménagère, jusqu’à obtenir un mix mousseux et blanchi.
Ajoutez alors les amandes, la farine, le chocolat et la cannelle, et mélangez pour former une pâte souple.
Avec des mains humides (et propres !), formez des boules de la taille d’une petite noix, puis roulez-les dans le sucre glace.
Déposez les boules sur la tôle de papier sulfurisé et faites cuire au four à 140°C (th. 4-5), pendant environ 25 à 30 minutes (pensez qu’elles vont se durcir en refroidissant).
(Et pas de panique, les boules se fendillent pendant la cuisson : c’est normal et c’est super bon).
Dévorez illico ou conservez à l’abri des tentations dans une boîte en fer hermétique (et cadenassée).

Spéciale dédicace à Caro la nouvelle star du moule à cake, inventeuse des cookies à la chantilly et au micro-ondes…

DOS DE CABILLAUD AU FENOUIL ET AUX AGRUMES Pour improviser comme une diva, sans arêtes ni pépins

Le poissonnier vous fout la trouille. Il est pourtant adorable avec ses sourires, ses blagues, ses chansonnettes et ses p’tits conseils. Mais rien à faire, quand il vous foudroie du regard en demandant « et pour la demoiselle ? » vous avez juste envie de vous enterrer sous les algues et d’hiberner comme une grenouille. C’est sans doute parce qu’en tant que jeune cadre urbaine et dynamique, vous n’y pipez évidemment pas une écaille en poiscaille, et vous êtes persuadée que ce fin limier de la marine va vous démasquer. Il va se ficher de vous devant tous les clients, et il va vous mettre au coin avec un bonnet d’âne et un collier de sardines. « Alors, alors, mistinguette, ce sera quoi ? » Vous lui commandez en frissonnant un pavé de saumon « sans la peau » et une poignée de crevettes. Il aiguise son grand couteau en vous regardant d’un air amusé. « Vous avez vu la promo sur la salicorne ? » Bien sûr que vous l’avez vu, mais comme vous n’avez pas la moindre idée de ce que c’est, vous esquivez la question d’un sourire, vous empochez votre magot, et vous mettez les voiles jusqu’à la prochaine impasse de la peur : l’étal du boucher.

pour 2 personnes
15 min de tambouille
env. 25 min de cuisson

• 350 g de filet de dos de cabillaud (c’est pas donné, mais c’est à tomber)
• 1 gros fenouil
• 4 carottes (des  moyennes, et des BONNES, c’est à dire des primeur)
• 1 orange
• 1 gros citron
• 4 belles c. à soupe d’huile d’olive
• 4 belles c. à soupe de vin blanc sec (y a des petites briques, faites exprès pour la cuisine)
• qq pincées d’un mélange de sel marin (un truc avec de la fleur de sel, du thym, du romarin, du piment doux et du mélange 5 baies, ou bien des épices qui vous inspirent...)
• 1 grosse poignée de persil plat ciselé
• 1 grosse poignée de raisins secs
• 1 grosse poignée d’amandes effilées
• 1 marmite ou une cocotte qui se ferme et qui va au four

Préchauffez votre four à 220°C (th. 7).
Pelez vos carottes et tranchez-les en fines rondelles.
Lavez le fenouil, enlevez-en les parties vertes et abîmées, et tranchez-le en petits morceaux (cubes ou lamelles, it’s up to you, demoiselle).
Pelez l'orange et coupez les tranches en 6 triangles.
Dans un petit verre, mélangez l’huile d’olive, le vin blanc et le jus de citron.
Tranchez le filet de dos de cabillaud en 6 ou 8 morceaux.
Tapissez le fond de la cocotte-marmite avec la moitié du fenouil et des carottes, puis posez le poisson par-dessus et arrosez avec la moitié du mélange vin-huile-citron.
Salez (avec ou sans votre mélange qui tue), et parsemez de persil et des morceaux d'oranges.
Ajoutez l’autre moitié de légumes, arrosez avec l’autre moitié d’assaisonnement, salez, et parsemez de raisins et d’amandes.
Couvrez la cocotte et enfournez pendant environ 25 minutes (vérifiez la cuisson du poisson 5 minutes avant, ce serait vraiment dommage de trop le cuire, il doit devenir blanc, sans pour autant se dessécher). Servez avec ou sans riz parfumé, et pensez à crâner un peu durant votre petit dîner.

Spéciale dédicace à Véronique Braun qui m’a harponnée dans Goosto en m’envoyant pêcher le cabillaud…

BISCUITS EXPRESS NAPPÉS AU CHOCOLAT BLANC Pour leur blinder le ventre d’étoiles et d’énergie

Dimanche après-midi. Vu qu’ils ont déserté la couette à 7h30 et qu’ils vous ont arraché à la vôtre quelques minutes plus tard, vous avez déjà eu le temps d’accomplir une belle série d’activité sportives et culturelles. Un concours de rangement de chambre avec épreuves imposées, une deuxième tournée de « Bienvenue chez les Ch’tis » (du coup, vous avez pu grapiller une roupillade pendant la moitié du film), un p’tit bonjour aux flamands roses et aux lémuriens du mini-zoo, et un énorme bain avec de la mousse, des jouets, des drames et des inondations. Seulement voilà, la journée est encore loin de toucher à sa fin (il est à peine 15h30), et il vous reste encore une bonne heure d’animation avant que votre amoureux ne prenne le relais dominical. Leur énergie est au top, leur estomac vrombit, et leurs petits minois vous implorent une bonne idée. Vous allez discrètement verser une larme de désespoir et manger une barre de chocolat dans la cuisine… et c’est à ce moment que l’illumination pâtissière vous sauve la mise. Vous dégainez les tabliers, vous affûtez l’artillerie, et vous leur annoncez théâtralement le top départ de l’opération biscuits. Ils sont conquis. Vous êtes la meilleure.

pour environ 60 biscuits
env. 1 h de tambouille
2 X env. 10 min de cuisson au moins une heure de réfrigération

• 50 g de beurre tendre (prenez de l’allégé à 41% de matière grasse)
• 35 g de sucre glace
• 125 g de farine
• 3 g de levure chimique (ça fait 1/2 c. à café)
• 1/2 paquet de sucre vanillé
• 1 pincée de sel
• 1/2 jaune d’œuf
• 1 grosse c. à soupe de crème fraîche
• nappage : 200 g de chocolat blanc (nestlé en fait maintenant du pâtissier, youpi !)
• du colorant alimentaire rouge et du vert (rdv au rayon levure)
• accessoires : 1 rouleau à pâtisserie, 2 tôles de cuisson, du papier sulfurisé, des pinceaux à gouache propres jamais utilisés pour la peinture et des emporte-pièce en forme d’étoile, de cœurs…

Prenez votre respiration ainsi qu’un saladier, et mettez tous ensemble les ingrédients dedans.
Malaxez tout ça à deux ou quatre mains jusqu’à former une boule de pâte homogène. (Si elle est trop collante, ajoutez un peu de farine, et si elle est trop sèche, ajoutez de la crème ou du jaune d’œuf.)
Farinez un coin de table et étalez-y (toujours tous ensemble) la moitié de la pâte sur environ 7 mm d’épaisseur.
Préchauffez le four à 180° C (th. 6).
Découpez des formes à l’emporte-pièce, et déposez-les sur une des tôles garnies de papier sulfurisé (manipulez-les avec une spatule en métal).
Quand la tôle est pleine, enfournez-là pendant 8 à 10 minutes (les biscuits doivent rester tendre, penser qu’ils durcissent en refroidissant), puis sortez la tôle.
Pendant la cuisson, étalez l’autre moitié de la pâte, et remplissez la deuxième tôle.
Faites cuire la deuxième fournée.
Quand tout est cuit, faites fondre le chocolat au bain-marie ou au micro-ondes (à 400 watts, pendant maximum 2 minutes).
Transvasez-le en deux parts égales dans des bols.
Mettez quelques gouttes de colorant rouge dans le premier bol, et du vert dans l’autre.
Mélangez puis nappez (tous un pour tout et tous pour un avec les mômes) au pinceau.
Déposez les biscuits nappés sur des assiettes ou sur des plateaux et mettez-les au frigo pendant au moins une heure avant de les déguster. (Si vous ne dévorez pas tout d’une coup, ça se conserve quelques jours, always au frigo).

Spéciale dédicace à mon Olive de cousine qui assimilait magiquement mieux la grammaire après une demi-heure de pâtisserie…

TAJINE DE LÉGUMES ET DE PATATES DOUCES Pour jouer avec les épices et se la jouer avec son épicier

La vérité, aujourd’hui, vous vous sentez absolument bling-bling. Pantoufles en moumoute, tablier à paillettes, cocotte en fonte émaillée et sourire en coin… Vous invitez vos copines à dîner, et ça mes gazelles, c’est pas du chiqué. Vous avez envie de leur mettre les babines à l’envers et de leur raconter des histoires de saveurs, de voyages et d’émerveillement. Vos recettes valent de l’or et vos papilles, tonight, elles le vaudront bien. Ça va guincher, ça va sourire, ça va piailler et ça va se resservir. Une jolie soirée aux p’tits oignons, avec un soupçon de canaillerie et une bonne rasade d’ivresse. Alors pleins feux sur les légumes et petit détour par la case brushing. Ce soir vous serez la plus belle pour les régaler…

pour 4 personnes
15 min de tambouille
50 min de cuisson

• 1 belle patate douce (ça se trouve pas au rayon patates, mais au rayon fruits et légumes exotiques, ou alors dans les supermarchés asiatiques)
• 2 carottes
• 1 poivron rouge et 1 poivron jaune (ou 2 rouges, si vous n’aimez pas le jaune…)
• 200 g de petits frais à écosser (toutes mes félicitations si c’est votre baptême d’écossage…)
• 2 gros oignons
• 1 quinzaine de tomates-cerises
• 1 poignée de raisins secs
• 1 poignée de noix de cajou (ou de cacahuettes)
• 2 c. à soupe d’épices à tajine (ou de mélange 4 épices)
• sel et poivre

Il va y avoir du sport : pelez et émincez-les oignons (en lamelles), les patates douces (en morceaux) et les carottes (en rondelles), et saisissez-les (I mean « faites-les cuire ») quelques minutes à feu fort avec l’huile d’olive dans le fond d’une marmite anti-adhésive.
Et ça continue, encore et encore : lavez les poivrons, enlevez-en les parties blanches et vertes et les pépins et tranchez-les en morceaux.
Écossez les petits pois (I mean « ouvrez l’enveloppe et récoltez les graines »).
Réduisez le feu de la marmite, puis ajoutez-y les poivrons, les petits pois, les raisins et les épices.
La cuisine est un long fleuve tranquille : couvrez et laissez mijoter à feu doux environ 45 minutes.
En fin de cuisson, ajoutez les tomates cerises et les noix de cajou, transvasez dans des cocottes ou des cassolettes individuelles et réchauffez quelques minutes au four.

Spéciale dédicace à Seb, Aimée, Laurence et Fabrice, les invités de mon « dîner presque parfait »…

CAROTTES CUITES AU CUMIN ET AUX FRUITS SECSPour prendre sa salade à la légère et tailler un short à ses abdos

« Toi tu manges comme un routier ». Voilà mot à mot ce que votre nièce de six ans vous a asséné sur la conscience la semaine dernière, alors que vous vous resserviez dignement une troisième assiette de rôti de porc. N’importe qui d’autre vous aurait balancé ça, vous auriez esquivé habillement avec une réflexion profonde sur les ravages de l’anorexie dans l’impitoyable jungle du mannequinat. Mais face à cette adorable petite gazelle déguisée en princesse, vous n’avez rien su répondre, et vous avez choisi de reconnaître les faits. Pendant les deux jours qui ont suivi ce repas, vous avez assumé à fond, allant jusqu’à boire des litres de Heineken et à aimanter un poster de Clara Morgane en culotte sur la porte de votre frigo. Et puis vous avez décidé de prendre votre mal à bras le corps et d’apprendre à vous alimenter un peu plus subtilement. Vous êtes allée au marché en gazouillant, et vous y avez même acheté autre chose qu’un poulet rôti et des rillettes de porc. Vous avez collé des paillettes en forme d’étoile sur le revêtement de votre balance, et vous êtes allée chez Pizza Hut pour leur demander de vous radier de leur zone de livraison. La semaine prochaine, c’est sûr, c’est vous la jolie gazelle.

pour 4 à 6 personnes
15 min de tambouille
env. 25 min de cuisson
1 heure de refroissement
au moins une demi-journée de réfrigération

• 1 kg de carottes primeur (elles sont plus tendres et super bonnes)
• le jus d’1 citron 1/2
• 6 c. à soupe d’huile d’olive
• 3 c. à café de cumin en poudre
• 2 c. à café d’ail déshydraté (ou deux grosses gousses d’ail pressées)
• 2 c. à soupe de vinaigre de xérès (ou de vinaigre de vin)
• du sel et du poivre
• 50 g de raisins secs
• 50 g de noix de cajou (ou de cacahouettes)

Entre deux tours de stade de jogging effréné, faites un arrêt au stand cuisine,  pelez votre kilo de carottes et tranchez-le en fines rondelles (ou demi-rondelles) pendant que vous faites bouillir un bon litre et demi d’eau salée dans une grande casserole.
Faites cuire les carottes environ 20 minutes (elles doivent ramollir sans se transformer pour autant en purée…).
Égouttez-les et versez-les dans un saladier.
Ajoutez-y l’huile d’olive, le jus de citron, le vinaigre, le cumin, l’ail, le sel et le poivre, mélangez et recouvrez.
Laissez refroidir une petite heure et mettez au frigo jusqu’à l’heure du repas.
Quand c’est le moment miam, ajoutez les raisins secs et les noix de cajou, rectifiez au besoin l’assaisonnement, et servez frais, avec d’autres salades et si possible sans une montagne de pain et de fromage…

Spéciale dédicace à mes grands-mères marocaines qui m’ont rendue accro à la carotte cuite…