Je suis pas une courge

ROQUETTE AUX LARDONS ET AUX LITCHISPour se remettre au vertsans avoir à repeindre son assiette en gris

Vos copines et vous, vous êtes les princesses de la tchatche à rallonge. C’est toujours le même disque : vous vous rencardez à 16h pour « un p’tit café-goûter », vous déballez vos aventures de la semaine, vous finissez par oublier l’heure, éperdument suspendues à votre nourrissante conversation, et vous vous retrouvez finalement rappelées à l’ordre en début de soirée par les gargouillages de vos estomacs délaissés. Mais évidemment, pas question même à ce moment-là, de perdre le fil de votre conversation en vous lançant dans une tambouille trop complexe. C’est en ce genre d’occasions que vous (vous) prouvez à nouveau que vous êtes la crème des gazelles et que vous maîtrisez à merveille l’art délicat de la casserole express.

Pour 4 personnes
10 min de tambouille
3 min de cuisson

• 125 g de roquette (encore verte et fraîche…)
• 100 g de lardons fumés
• 1 dizaine de litchis au sirop
• 1 cuillère à soupe de vinaigre balsamique
• Assaisonnement :
• 2 cuillères à café de moutarde de Dijon
• 2 cuillères à soupe de vinaigre de vin (du rouge !)
• 2 cuillères à soupe de vinaigre balsamique
• 4 cuillères à soupe d’huile d’olive
• sel et poivre

Si vous n’avez pas opté pour la flemmardise du sachet tout prêt, lavez et essorez votre roquette.
Faites revenir les lardons dans une poêle anti-adhésive (pas besoin d’huile, c’est assez gras comme ça…), et puis arrosez en fin de cuisson avec le vinaigre balsamique (ça, c’est super bon, pour le moral et pour le goût).
Égouttez-les sur du papier absorbant (seulement si vous faites un tant soit peu attention à votre ligne…) Tranchez les litchis en petits morceaux et réservez-les dans un bol.
Préparez l’assaisonnement en émulsionnant (ça veut dire faire épaissir le liquide en touillant vite et fort) la moutarde, les vinaigres, l’huile, le sel et le poivre.
Finissez ce challenge express en répartissant la roquette, les lardons et les litchis dans des bols individuels et en arrosant de vinaigrette.
Reprenez le cours de votre conversation et resservez-vous un p’tit coup de rouge (pas trop quand même, hein…).

FRISÉE AUX GÉSIERS ET AUX POIRES CARAMÉLISÉESPour les élans champêtres et les caprices campagne

C’est officiel, et par conséquent, on peut en parler sans sous-entendu diffamatoire : votre amoureux en titre et en chef a comme qui dirait pris du bide. Et comme c’est vous qui lui avez ouvert la voie de la turpitude alimentaire et de la nutrition débridée, vous ne pouvez pas vraiment la ramener sur la question. D’ailleurs si vous y réfléchissez, vous êtes même si profondément coupable d’incitation à la gourmandise, que vous n’avez plus qu’à vous en prendre à vous et à vos élans gastronomiques inconditionnels et sataniques. Vous décidez par conséquent de lui offrir une thérapie gustative et bienfaisante au pays des légumes verts, des fruits charnus et des viandes maigres. Vous pallierez l’absence de fromage et d’apéros à l’aide d’une armada de robes frivoles et de dessous appétissants, et vous ferez tout ce qui est en votre pouvoir de femme nourricière pour rendre à votre homme son discernement métabolique et son instinct de survie morphologique. Et puis après tout ça, évidemment, vous pourrez à nouveau enterrer vos scrupules et baffrer comme des orques… Parce que sinon, quand même, c’est pas une vie…

pour 4 à 6 personnes
25 min de tambouille
5 + 5 min de cuisson

• 300 g de gésiers de volaille à la graisse de canard (ça, c’est l’écart gourmand n°1)
• 2 poires (plutôt fermes et juteuses, genre « rocha »)
• 10 g de beurre (voilà pour l’écart n°2)
• 1 c. à soupe de miel (jamais 2 sans 3…)
• 1 c. à soupe de sauce soja
• sel et poivre noir
• 1/2 frisée
• Vinaigrette :
• 1 c. à café de moutarde
• 3 c. à soupe de vinaigre de vin
• 3 c. à soupe de vinaigre balsamique
• 5 c. à soupe d’huile de tournesol
• sel et poivre noir

Comme vous n’avez pas six bras et trois cerveaux, vous allez devoir procéder par étapes.
Détachez les feuilles frisées de votre énorme salade, enlevez celles qui sont abîmées, rincez les plus belles à l’eau froide, puis essorez-les consciencieusement (si votre homme est dans le coin, faites passer ses muscles torrides à l’action).
Pelez-les poires, tranchez-les en quartiers, enlevez pépins et parties dures, puis débitez en lamelles. Faites fondre le beurre dans une poêle, puis faites-y revenir vos poires pendant cinq minutes à feu fort avec le miel, la sauce soja, du sel et du poivre.
Quand elles ont le teint caramel, mettez-les de côté et nettoyez la poêle (on n’est jamais trop avare avec la graisse…).
Faites ensuite revenir les gésiers, toujours pendant cinq minutes et toujours à feu fort (si vous avez un couvercle anti-projections, c’est le moment de le retrouver…).
Préparez la vinaigrette en émulsionnant (ça veut dire faire prendre un liquide, ouais, ouais), les ingrédients dans un bol.
Disposez un lit de frisée dans des assiettes creuses (ou des bols), puis ajoutez des morceaux de poires et de gésiers par dessus, et nappez de vinaigrette.
Faites savoir à monsieur qu’il est servi et que c’est moins trash que la choucroute, et essayez de vous faire un petit dîner tranquille ailleurs que devant la télé…

TABOULÉ DE QUINOA AUX TOMATES ET À LA MENTHEPour faire entrer de la graine de chef dans ses gènes de nouille

Cet après-midi, c’est le grand frisson : vous vous offrez des sensations fortes au rayon bio de votre supermarché. Après avoir demandé votre chemin à un étalagiste (vous vous étiez perdue au rayon chocolat, comme c’est étrange…), vous bravez les affres de l’inconnu et vous atteignez saine et sauve une solide étagère en chêne centenaire, débordante de produits aux appellations hallucinatoires et déroutantes. C’est aussi fou qu’à Ikea (quel dépaysement, les chaises Stilskegaard et les bols Haagentaszg…) ou à Leroy Merlin (quel beau voyage, le rayon ravalement de crépi ou le libre-service visserie et clouterie…), et vous êtes de plus en plus excitée à l’idée de ramener des tas de beaux souvenirs à la maison. Vous optez finalement pour un paquet de tapioca pour bichette, de la levure de bière pour doudou, et des marshmallows commerce équitable pour toutoune. Parole de routarde, vous allez revenir bientôt, c’est sûr (à moins d’être happée auparavant par le rayon biscuits…).

pour 4 à 6 personnes
15 min de tambouille
env 15 min de cuisson
1 à 2 h de réfrigération

• 250 g de quinoa (c’est des germes, un truc de fou)
• 125 g de tomates cerise (c’est un peu plus cher, mais au moins, ça a du goût et de la gueule)
• 1/2 bocal d’olives noires dénoyautées
• 2 c. à soupe d’huile d’olive
• 2 c. à soupe de vinaigre balsamique
• 15 g de feuilles de menthe ciselées
• le jus d’1/2 citron
• 1 c. à soupe de condiment Maggi (moi j’en mets à toutes les sauces : just do the same)
• sel et poivre

Première découverte : le quinoa c’est facile à vivre, ça se cuit comme les pâtes ou le riz, à l’eau bouillante, alors cuisez-le en suivant scrupuleusement le temps indiqué sur votre paquet.
Deuxième découverte : le quinoa, c’est bon, alors goûtez-y sans vous priver.
Rincez vos nouvelles graines de copines à l’eau froide, égouttez-les, puis mettez-les dans un saladier. Rincez les tomates cerise puis coupez-leur la tête au carré (tranchez-les en quatre, quoi).
Rincez les olives et tranchez-les en trois rondelles.
Ciselez la menthe (propre, elle aussi).
Mélangez tous ces joyeux amis dans le saladier, et puis assaisonnez : versez directement huile, vinaigre, Maggi, citron et compagnie, goûtez, salez et poivrez.
Rafraîchissez votre salade au frigo, et votre frimousse à la salle de bains.
Servez dans des bolinettes individuelles (ou pas), et régalez-vous collectivement (ou pas).
Aimez-vous les uns les autres (ou pas).

PATATES RATTES AU SAUMON FUME ET A L’ANETHpour draguer son assiette et adorer son supermarché

Je sais pas vous, mais moi souvent je plane total dans les rayonnages de mon supermarché. Je sens les gels douche, je tate les avocats, je joue à l’épicière sur la balance des fruits et légumes, je comate devant les alcools forts et les grands crus, je kiffe sur le choix en yaourts, je pose des questions débiles au boucher, je passe des coups de fil devant la bouffe pour animaux… et je finis par tout oublier, à commencer par mon panier et ma liste de courses. Les hypermarchés, c’est carrément Las Vegas, et ça me fout la trouille, alors j’y vais pas souvent. Le marché c’est classe, mais y’a ni boîtes de conserves ni papier toilette. Non vraiment, les supermarchés, ils ne mentent pas sur leur nom… Surtout grâce aux caissières, celles qui sont là depuis 20 ans et qui se font draguer par les cadors du quartier... Et puis avec les videurs qui vous courent après parce que l’heure de fermeture a sonné et que vous hésitez encore entre du fromage à 15 ou à 30% de matière grasse… du pur bonheur.

pour 4 à 6 personnes
20 min de tambouille
20 min de cuisson

• 1 kg de pommes de terres rattes du Touquet (elles ont un p’tit goût de noisette, une vraie tuerie !)
• 1 cuillère à soupe de gros sel
• 250 g de saumon fumé de Norvège ou d’Écosse (vous pouvez prendre du premier prix)
• 3 échalotes
• 4 cuillères à soupe de crème fraîche
• 2 cuillères à soupe d’huile d’olive
• 3 cuillères à soupe de vinaigre balsamique
• 5 g d’aneth frais (si possible, parce que c’est plus doux que le déshydraté)
• sel et poivre

Easy cuisson : mettez les rattes non pelées dans une marmite avec le gros sel, et recouvrez-les d’eau, puis laissez cuire pendant environ 20 minutes, de façon à ce qu’elles ramollissent a little tout en gardant leur fermeté (n’ayez pas peur de vérifier en plantant un couteau pointu, elles vous mordront pas).
Pendant ce temps, tranchez le saumon en lamelles d’environ 5 cm de long et 1 cl de large (je précise pour vous rassurer, pas pour vous brider…), et pelez et émincez finement les échalotes.
Top assaisonnement : mélangez dans un bol la crème fraîche, l’huile d’olive, le vinaigre balsamique, les échalotes, les feuilles d’aneth ciselées, du sel et du poivre.
Quand elles sont cuites, égouttez les pommes de terres, rincez-les à l’eau froide et tranchez-les en morceaux, toujours sans les peler (ça fait partie du goût !).
Mélangez immédiatement le tout dans un grand saladier et rectifiez l’assaisonnement en interrogeant vos papilles.
Servez cette tuerie tiède ou refroidie dans des petits bols individuels, en décorant s’il vous en reste avec des branches d’aneth.