Je suis pas une courge

BISCUITS EXPRESS NAPPÉS AU CHOCOLAT BLANC Pour leur blinder le ventre d’étoiles et d’énergie

Dimanche après-midi. Vu qu’ils ont déserté la couette à 7h30 et qu’ils vous ont arraché à la vôtre quelques minutes plus tard, vous avez déjà eu le temps d’accomplir une belle série d’activité sportives et culturelles. Un concours de rangement de chambre avec épreuves imposées, une deuxième tournée de « Bienvenue chez les Ch’tis » (du coup, vous avez pu grapiller une roupillade pendant la moitié du film), un p’tit bonjour aux flamands roses et aux lémuriens du mini-zoo, et un énorme bain avec de la mousse, des jouets, des drames et des inondations. Seulement voilà, la journée est encore loin de toucher à sa fin (il est à peine 15h30), et il vous reste encore une bonne heure d’animation avant que votre amoureux ne prenne le relais dominical. Leur énergie est au top, leur estomac vrombit, et leurs petits minois vous implorent une bonne idée. Vous allez discrètement verser une larme de désespoir et manger une barre de chocolat dans la cuisine… et c’est à ce moment que l’illumination pâtissière vous sauve la mise. Vous dégainez les tabliers, vous affûtez l’artillerie, et vous leur annoncez théâtralement le top départ de l’opération biscuits. Ils sont conquis. Vous êtes la meilleure.

pour environ 60 biscuits
env. 1 h de tambouille
2 X env. 10 min de cuisson au moins une heure de réfrigération

• 50 g de beurre tendre (prenez de l’allégé à 41% de matière grasse)
• 35 g de sucre glace
• 125 g de farine
• 3 g de levure chimique (ça fait 1/2 c. à café)
• 1/2 paquet de sucre vanillé
• 1 pincée de sel
• 1/2 jaune d’œuf
• 1 grosse c. à soupe de crème fraîche
• nappage : 200 g de chocolat blanc (nestlé en fait maintenant du pâtissier, youpi !)
• du colorant alimentaire rouge et du vert (rdv au rayon levure)
• accessoires : 1 rouleau à pâtisserie, 2 tôles de cuisson, du papier sulfurisé, des pinceaux à gouache propres jamais utilisés pour la peinture et des emporte-pièce en forme d’étoile, de cœurs…

Prenez votre respiration ainsi qu’un saladier, et mettez tous ensemble les ingrédients dedans.
Malaxez tout ça à deux ou quatre mains jusqu’à former une boule de pâte homogène. (Si elle est trop collante, ajoutez un peu de farine, et si elle est trop sèche, ajoutez de la crème ou du jaune d’œuf.)
Farinez un coin de table et étalez-y (toujours tous ensemble) la moitié de la pâte sur environ 7 mm d’épaisseur.
Préchauffez le four à 180° C (th. 6).
Découpez des formes à l’emporte-pièce, et déposez-les sur une des tôles garnies de papier sulfurisé (manipulez-les avec une spatule en métal).
Quand la tôle est pleine, enfournez-là pendant 8 à 10 minutes (les biscuits doivent rester tendre, penser qu’ils durcissent en refroidissant), puis sortez la tôle.
Pendant la cuisson, étalez l’autre moitié de la pâte, et remplissez la deuxième tôle.
Faites cuire la deuxième fournée.
Quand tout est cuit, faites fondre le chocolat au bain-marie ou au micro-ondes (à 400 watts, pendant maximum 2 minutes).
Transvasez-le en deux parts égales dans des bols.
Mettez quelques gouttes de colorant rouge dans le premier bol, et du vert dans l’autre.
Mélangez puis nappez (tous un pour tout et tous pour un avec les mômes) au pinceau.
Déposez les biscuits nappés sur des assiettes ou sur des plateaux et mettez-les au frigo pendant au moins une heure avant de les déguster. (Si vous ne dévorez pas tout d’une coup, ça se conserve quelques jours, always au frigo).

Spéciale dédicace à mon Olive de cousine qui assimilait magiquement mieux la grammaire après une demi-heure de pâtisserie…

OURSONS DE PAIN D’ÉPICES AU CHOCOLATPour cajoler votre moral et aiguiser votre appétit

Vanou est clouée au lit depuis trois jours, et avec ou sans antibiotiques, elle en a plus qu’assez d’en baver toute la journée sur l’oreiller. Elle vous téléphone souvent entre deux siestes ou deux séries télé, et en bonne copine, vous passez gentiment lui livrer ses médicaments, ses magazines et… ses enfants. (D’ailleurs cette fois-ci, vous ne savez plus si c’est à la pistoche ou au centre aéré qu’il faut aller récupérer ces deux espèces d’enragés…) Et comme elle a n’a plus envie de rien, son appétit d’oiseau la fait fondre comme un éclair sans crème au beurre, et vous commencez à avoir peur qu’elle ne vous détrône dans la catégorie silhouette de rêve… Alors, toujours en bonne copine, vous vous mettez aux fourneaux avec générosité et stratégie, vous faites pulser la douceur et chauffer la gourmandise, et vous lui amenez héroïquement de quoi très vite reprendre goût à la vie…

pour 4 à 6 personnes (environ 50 oursons, châtons…)
15 + 30 + 30 min de tambouille
2 x 10 min de cuisson (ça fait beaucoup, mais ça vaut le coup...)
1 nuit de repos + 2 h de séchage

• 100 g de miel
• 25 g de beurre (comme d’hab, j’suis 100% pour le beurre tendre demi-sel à 41% de matière grasse)
• 1 jaune d’œuf
• 200 g de farine
• 8 g de maïzena
• 40 g d’amandes en poudre
• 1 cuillère à soupe de cacao non sucré (c’est un peu cher, mais ça pourra resservir pour saupoudrer un tiramisu)
• 1 c. à soupe de jus de citron et le zeste d’1/2 citron (donc ça fait 1 citron à mobiliser)
• 5 cl de lait
• 100 g de sucre en poudre
• 1 c. à café de mélange d’épices à pain d’épices (cannelle, girofle, cardamome)
• 1/2 sachet de levure chimique (ça fait 1 c. à café)
• Glaçage :
• 100 g de chocolat
• 65 g de sucre glace
• de l’eau chaude
• un emporte-pièce
• du papier sulfurisé
• une ou deux tôles de cuisson  

Sortez un saladier de l’ombre de vos placards et coupez-y le beurre en morceaux (si ce n’est pas du beurre tendre, laissez-le ramollir à température ambiante).
Faites chauffer le miel dans une casserole pour qu’il se liquéfie, ajoutez le lait pour qu’il tiédisse, puis versez-les dans le saladier.
Ajoutez le jus et le zeste de citron, puis le cacao, l’œuf, la farine, la levure, la maïzena, la poudre d’amandes, le sucre et les épices, et pétrissez (oui, oui, à la main !) jusqu’à obtenir une pâte souple. Mettez-la en boule dans un torchon (propre, hein ?!) et laissez-la reposer une nuit au frais et au sec (pas au frigo).
Le lendemain, préchauffez votre four à 180°, recouvrez votre plan de travail (une surface plane et propre, quoi) de farine, et abaissez (étalez) la pâte sur 1/2 cm d’épaisseur au rouleau à pâtisserie (ou à la bouteille de jaja).
Découpez des oursons (ou des loups, ou des mygales) dans la pâte à l’emporte-pièce, et placez-les sur une tôle recouverte d’une feuille de papier sulfurisé, puis enfournez pendant environ 8-10 minutes en surveillant la cuisson (il faut toujours se dire que ça durci en refroidissant).
Laissez refroidir à l’air libre et préparez votre glaçage : faites fondre le chocolat au bain-marie avec un peu d’eau, et incorporez-y hors du feu le sucre glace.
Mélangez et rajoutez un peu d’eau jusqu’à ce que le glaçage soit à la fois liquide et épais (il ne doit pas trop couler).
Glacez (nappez de glaçage) au pinceau le dessus des pains d’épices et laissez sécher au moins 2 h à l’air libre.
Conservez vos biscuits dans une boîte en fer hermétique (ça ramollit un peu mais ça se garde plusieurs mois).

COOKIES MOELLEUX AUX M&M’SPour fondre comme un sucre dans une mer de chocolat

Le chocolat et vous, c’est à la folie ou pas du tout, et cette idylle vorace vous fait perdre l’équilibre et la raison. Vous cultivez fiévreusement ce machiavélique appétit, et c’est comme une délicieuse souffrance qui vous brûle le bout des doigts affole vos papilles jusqu’au fond de votre palais. Prise entre ses griffes, vous oubliez qui vous êtes et vous devenez une autre, gourmande et gourmette, goûteuse et goulue. Chaque carré est un voyage éperdu, un bonheur assouvi. Chaque bouchée est un acte sacré, une célébration. Il vous sculpte, vous traverse, vous inonde et vous remplit. À l’heure de la faim, vous êtes toute à lui, sans remords ni conditions. Vous n’avez que faire des qu’en dira-t-on. C’en est fait de vous, et c’est pour de bon.

pour 4 à 6 personnes (une trentaine de cookies)
20 minutes de tambouille
8 à 10 minutes de cuisson

• 125 g de beurre salé (à 41% de matière grasse, the butter is better)
• 250 g de cassonade
• 2 sachets de sucre vanillé
• 1 œuf
• 180 g de farine
• 1 c. à café de levure chimique
• 1 c. à café de bicarbonate de soude (c’est pas indispensable)
• 2 c. à soupe de cacao en poudre non sucré (le Van Houten, c’est top)
• 80 g de chocolat noir pâtissier
• 135 g de M&M’s (si c’est pas des vrais, ça le fait quand même)
• un appétit de tueur

Pendant que votre four préchauffe gentiment à 180° C (th.6), préparez tendrement votre pâte à cookies dans un saladier.
Transformez vos carreaux de chocolat en pépites (avec un robot ou un couteau).
Mixez ensemble le beurre, la cassonade, le sucre vanillé et l’œuf, puis incorporez la farine, la levure, le cacao, les M&M’s et les pépites de chocolat.
Étalez une feuille de papier sulfurisé (c’est du papier de cuisson blanc) sur votre tôle ou votre moule cuisson.
Déposez dessus des petits tas de pâte avec une petite cuillère : si vous ne les espacez pas assez, vous pouvez être sûrs que ça va se coller les bords en gonflant à la cuisson.
Enfournez pendant 8 à 10 minutes, pour que les cookies ne soient pas crus mais pas tout à faits cuits (ils vont durcir en refroidissant).
Laissez-les reposer cinq minutes sur la tôle avant de les détacher.
Laissez-les profiter de cinq minutes de vie sur terre avant des les engloutir (au pire, vous les conservez dans une boîte en fer).

BOUCHÉES DE GÂTEAU AU CHOCOLAT ET POIRES AU VINPour ponctuer dinettes et goûters de gourmandise et de bonheur

Quand vous avez perdu votre première dent, la petite souris vous a offert une boîte de Quality Street (à croire qu’elle était de mèche avec le dentiste, celle-là…). La veille de votre entrée au collège, vos parents vous ont emmenée manger des spaghetti carbonara à la pizzeria du coin (vous avez eu mal au cœur et au ventre pendant toute la nuit). Pour adoucir votre baptême de l’air, vous avez bu cinq verres de vin blanc entre Dijon et Marseille (quitte à avoir la tête à l’envers, autant décoller complètement…). Et puis quand vous avez décroché votre very first job, vous avez englouti une jolie part de votre premier salaire en invitant vos parents dans un palace étoilé (ils vous ont quand même logée, nourrie, blanchie pendant 27 ans, la honte…). La bouffe vous suit de près, envers et contre tout, pour le meilleur et pour le pire, avec étoiles et sans chichis. La tambouille vous fait du bien, un peu, beaucoup, à la folie, pour rien du tout. À la santé de vos casseroles, au bonheur de vos repas, et que Dieu bénisse votre gourmandise !

Pour 6-8 personnes (env. 80 bouchées)
30 minutes de tambouille (2 fois 15 minutes)
30 minutes de cuisson
et si possible une nuit de réfrigération

• Poires au vin :
• 2-3 poires, des williams ou ses cousines
• 50 cl de vin rouge plutôt costaud (du minervois ou du cabernet, même du vin de table)
• 100 g de sucre en poudre
• 1 c. à café de mélange 4 épices (ou de mélange pour pain d’épices)
• Gâteau au chocolat (style brownie) :
• 200 g de chocolat (du pâtissier, même pas cher)
• 180 g de beurre (spéciale dédicace au beurre salé à 41% de matière grasse)
• 300 g de sucre en poudre
• 4 gros oeufs
• 250 g de farine
• 1 c. à café de levure chimique
• Des pics à cure-dent…

Si vous êtes du genre organisé, prévoyez de faire cette étape la veille : versez le vin, le sucre et les épices dans une casserole et faites-moi bouillir tout ça.
Pelez les poires, enlevez-leur tout ce qui se mange pas, et coupez-les en assez fins quartiers, puis plongez-les dans le sirop bouillant et laissez-les cuire pendant environ 10 minutes.
Si vous voulez en profiter pour faire un truc hyper bon, continuez à faire bouillir le sirop de cuisson sans les poires, jusqu’à ce qu’il réduise et devienne vraiment sirupeux, comme un coulis : ça se congèle et c’est top aussi bien avec un dessert qu’avec une viande.
Laissez mariner les poires dans le sirop le temps de préparer le gâteau (si vous les avez faites la veille, mettez-les dans un tup et faites-les dormir au frigo).
Au moment d’attaquer le gâteau, préchauffez le four à 160°C (th.5-6), et faites fondre le chocolat et le beurre au micro-ondes ou sur feu doux.
Dans un saladier, mélangez les œufs et le sucre en poudre (à fond les manettes), puis versez le mélange choco-beurre, re-mélangez (de toutes vos tripes), puis incorporez petit à petit la farine et la levure. Quand le mélange est homogène et sans grumeaux, versez-le dans un plat rectangulaire pas trop profond (vous avez pensé à le huiler pour pas qu’il accroche, hein…), et enfournez pendant environ 30 minutes (la pointe du couteau dot ressortir sèche mais le gâteau doit rester moelleux).
Démoulez le gâteau, coupez-le en petits cubes.
Sortez les poires, coupez-les elles aussi en morceaux de la taille des cubes.
Empalez un cube de choco et un morceau de poire dans un pic à cure-dent et servez vos bouchées à des gens qui méritent de les dévorer.

GÂTEAU MOELLEUX AU VIN ROUGE ET À LA CANNELLEPour croquer en avant-première dans un p’tit bout d’hiver

Rien à faire, côté amourettes, vous êtes complètement accro aux loosers. Vous vénérez les p’tits caïds qui ratent tout ce qu’ils entreprennent, vous donneriez tout ce que vous possédez à des types qui mentent comme ils respirent, vous ne voyez la vie en rose qu’avec ceux qui sont toujours dans le rouge, et vous buvez comme du petit lait les paroles de ceux qui passent leur vie à rêver d’un monde meilleur au lieu de se bouger les miches et de passer à l’action. Vous savez que c’est pas l’idéal de vivre avec un garçon qui n’a jamais l’eau chaude et l’électricité, mais c’est comme ça, ça vous démange de tomber sous le charme des dandys fauchés. Un jour c’est carré d’agneau au resto où vous rêviez d’entrer depuis des années, le lendemain c’est tartines de pâté en boîte. Le week-end, vous alternez entre virée à Deauville et camping dans la voiture. Vos copines vous traitent d’amoureuse hystérique. Et alors ? Tant qu’il se réveillera avec des yeux bleus à tomber par terre, vous continuerez avec plaisir à rester aveugle, sourde, muette, naïve et passionnée…

pour 6 à 8 personnes
10 min de tambouille
25 à 30 min de cuisson

• 250 g de beurre salé
• 4 œufs
• 150 g de cassonade
• 200 g de farine
• 1 sachet de sucre vanillé
• 1 sachet de levure
• 12,5 cl de vin rouge (du basique et pas cher, genre vin de table)
• 1 c. à café de cannelle (ou carrément d’épices pour pain d’épices)
• 1 c. à soupe de cacao non sucré diluée dans 1 c. à soupe d’eau chaude (vous pouvez en mettre plus, si vous êtes accro au choco)

Faites fondre le beurre au micro-ondes ou sur feu doux.
Préchauffez votre four à 150° (th. 5).
Mélangez le sucre et les œufs (dans la coquille, hein…) dans le fond d’un grand saladier, de façon à faire blanchir un peu et mousser tout ça.
Versez tous les autres ingrédients par-dessus (sans oublier le beurre), et faites vrombir votre mixeur (ou votre cuillère en bois et votre poignet) jusqu’à obtenir un mélange homogène.
Versez dans un moule (anti-adhésif, et graissé de préférence, l’idéal étant bien sûr un moule flexible avec une forme marrante…), et puis enfournez pour une cuisson d’environ 25 à 30 minutes, qui devrait permettre au gâteau de rester un peu mouillé à l’intérieur, et croquant à l’extérieur…

MOUSSE CHOCOLAT-CAFÉ AU BEURRE SALÉPour dégriser les cœurs de pierre et les silhouettes de brindille

Même si vous êtes une pointure au sudoku, que vous fendez les longueurs de la pistoche comme une merveilleuse sirène et que personne ne réussit mieux que vous les mojitos bien tassés, il y a cependant deux-trois bricoles sur lesquelles vous êtes définitivement à la rue, et ça, le responsable du rayon visserie de Castorama et les deux frangins cavistes de votre quartier peuvent largement en témoigner. Pour planter un clou, choisir un bourgogne, remplir un constat d’accident ou négocier le remplacement d’une chambre à air, vous nagez bel et bien dans la solitude, la détresse et la vulnérabilité. Et dans ces moments-là, avant d’avoir à prononcer l’effroyable « dis voir, mon p’tit chéri que j’aime, que j’adore et que je vénère, est-ce que tu pourrais s’il te plaît je t’en prie je t’en supplie, me donner un coup de main pour raccorder la nouvelle bouteille de gaz et tant que tu y es, m’aider aussi mon amour, mon trésor, à dévisser le couvercle du pot de cornichons ? », il est bon de vous rassurer en vous rappelant que c’est vous et personne d’autre la fée du tiramisu, de la tartiflette et des rillettes de maquereaux.
Pour 4 à 6 personnes

15 minutes de tambouille
1 nuit (ou 1 journée) de réfrigération

• 4 gros œufs bien frais et biens dodus
• 200 g de chocolat bien noir et bien goûteux
• 80 g de beurre bien gras et bien salé
• 2 sachets de sucre bien chimique et bien vanillé
• 1 à 2 cuillères à café de café bien moulu et bien corsé

Faites d’abord fondre vos scrupules diététiques dans une casserole, avec le chocolat et le beurre (au micro-ondes, au bain-marie, au four, au barbecue ou au feu de cheminée… tant que vous le surveillez du coin de l’œil et de la cuillère en bois…).
Séparez les blancs des jaunes (un par un, histoire de pas tout jeter si vous en loupez un).
Transvasez le chocolat dans un grand saladier et ajoutez-y les jaunes d’œufs, le sucre vanillé et le café moulu (pas du lyophilisé, quoi…).
Mélangez à fond les manettes à la cuillère en bois.
Faites monter les blancs en neige (au batteur électrique ou au fouet manuel selon la dépense calorique envisagée…), et incorporez-les délicatement dans le saladier, en mélangeant de haut en bas.
Si vous voulez faire trendy, transvasez dans des ramequins individuels (ou des pots de yaourt en verre), filmez le tout (avec du film étirable, pas une super8…), et enfermez au frigo pendant une nuit ou une journée (sinon, ça fait plus crème que mousse…).
Et puis, faites, du sport, bougez-vous, et ne me demandez surtout pas de faire la même chose…

TARTE AUX FRAISES ET AU CHOCOLAT BLANCPour accompagner des déclarations d’amour frivoles et fragiles

Un jour viendra où Julien claquera la porte de la Nouvelle Star pour venir frapper à la vôtre, toujours flanqué de sa douce insolence et de son regard fiévreux, toujours brillant, toujours tapé, toujours sexy. Et comme vous savez parfaitement parler aux garçons affamés, votre petite cuisine de fée ravira ses instincts primitifs comme le chant des sirènes. Vous lui jouerez vos recettes les plus torrides et il se perdra corps et âme dans les bas-fonds de votre insatiable créativité. Vous consommerez votre appétissante liaison jusqu’à la lie, et vous vous séparerez tendrement, comblés et repus par ce cuisant bouche-à-bouche. Son album fera un carton et votre petit bonheur à vous aussi. Vous enfouirez finalement cette parenthèse gonflée et goulue dans le fond de vos casseroles, et mon petit doigt me dit que ces dernières n’attacheront plus jamais…

Pour 6- 8 personnes
20 min de tambouille
15 + 3 min de cuisson
qq heures de réfrigération

• 200 g de chocolat blanc
• 250 g de fraises
• 1 poignée d’éclats d’amandes (c’est plus sexy que des amandes effilées, mais ces dernières seront pas mal aussi)
• 200 g de farine
• 100 g de beurre salé
• quelques cuillères à soupe de vinaigre balsamique

Vous êtes sensuelle et sans tabous, alors allez-y sans aucune réserve : mettez la main à la pâte : versez la farine dans un saladier et déposez par-dessus le beurre coupé en petits dés, puis amalgamez le tout du bout des doigts.
Dès que le beurre se fond à la farine et que vos mains commencent à se languir dans la pâte, mouillez cette dernière de quelques cuillères à soupe de vinaigre balsamique, puis pétrissez rapidement le tout de façon à façonner une boule de pâte souple et homogène.
(Si la pâte est trop sèche, ajoutez quelques gouttes de vinaigre, et si elle est trop collante, laissez-la patienter un petit quart d’heure au réfrigérateur).
Étalez cette pâte parfumée (que c’est grisant le balsamique…) au rouleau, de façon à lui faire épouser (non pas Julien, ça c’est pour tout à l’heure…mais ) la forme de votre moule à tarte (si vous mettez une feuille de papier sulfurisé entre le plan de travail et votre pâte, ce sera idéalement plus simple de la manipuler), et tant que vous y êtes, beurrez légèrement celui-ci et posez la pâte par-dessus (quand on ne parle pas chiffons, mais qu’on masteurise en jargon cuisine, on dit « chemisez » le moule avec la pâte). Préchauffez votre four à 160° (th. 5-6).
Recouvrez la pâte avec une feuille de papier sulfurisé et inondez celle-ci de pois blancs spécial cuisson (ça permettra que la pâte ne lève pas pendant la cuisson « à blanc » et reste bien à plat pour accueillir la garniture.
Enfournez ce fond de tarte pendant environ 15 minutes.
Pendant ce temps, lavez les fraises, équeutez-les, et coupez-les en morceaux.
Quand la tarte est cuite, démoulez-la sans vous brûlez (si vous patientez quelques minutes, c’est moins risqué), et laissez-la refroidir sur une grille (ou sur un plat).
Cassez le chocolat en carrés et faites-le délicatement fondre (au four, au micro-ondes ou à la casserole, vous avez le choix des armes), puis nappez-en le fond de votre tarte.
Répartissez par-dessus les morceaux de fraises, puis saupoudrez d’amandes.
Souriez devant cette composition de maître, et laissez le chocolat refroidir et se figer au réfrigérateur pendant quelques heures.
Passez une jolie robe qui sublime votre silhouette de princesse, enfilez une paire escarpins qui galbent vos jambes de sirène, faites couler un café bien noir, et préparez-vous à vivre une liaison bien plus que dangereuse…

BROWNIES À LA CRÈME DE MARRONS GLAÇAGE CHOCOLATPour fondre de bonheur toute de gourmandise vêtue

Depuis que vous avez mis une troisième dizaine à votre compteur, vous détestez votre anniversaire. Rien qu’à l’idée d’ouvrir des paquets cadeaux remplis de cyniques merveilles du genre crèmes pour raffermir un corps que vous n’avez carrément pas envie de scruter tous les soirs dans la glace, ou guides pour organiser des voyages que vous n’aurez ni le temps ni les moyens de vous offrir, vous avez déjà le cœur qui déborde. Et tout ça sans compter sur la légèreté de vos grands-parents qui vous implorent un peu plus chaque printemps d’arrondir illico votre maternel bidon pour qu’il puissent frimer de la descendance à leur club de bridge. Vous êtes au bout du rouleau de la maturité, et vous ne savez d’ailleurs plus trop ce qui vous a pris d’accepter de franchir le col de votre altruiste créatrice, et de quitter son providentiel liquide amniotique si chaud, si rassurant et si protecteur… C’est décidé, vous allez vous enfermer chez vous avec une bonne grosse pile de DVD larmoyants et la plus kitsch de vos chemises de nuit. Mais tout ça, c’est sans compter sur l’irrésistible appel de votre potentiel gâteau d’anniversaire, si chaud, si rassurant et si protecteur…

Pour 6- 8 personnes
10 + 5 minutes de tambouille
50 + 3 minutes de cuisson
2 heures de réfrigération

• un batteur électrique, fidèle et plein de ressources
• un moule à peu près carré d’à peu près 25 cm de côté
• 350 g de crème de marrons vanillée ardéchoise (ça se trouve en général pas loin des conserves de fruits au sirop…)
• 120 g de beurre (salé, allez !) + 10 g pour le moule
• 1 sachet de levure chimique (pas de la boulangère, donc)
• 100 g de farine
• 120 g de cassonade (vous savez, le sucre qui est bronzé toute l’année…)
• 4 œufs (de poule, de préférence…)
• 1 c. à café de cannelle (c’est pas obligatoire si vous faites partie du club de ceux qui n’aiment pas) Glaçage :
• 100 g de chocolat noir pâtissier (du bon, c’est moins mauvais…)
• 7 cl de crème liquide

Prenez les devants avant que l’une de vos adorables copines ne vous ramène le best of de ses fracas pâtissiers, et chargez-vous yourself de la préparation de votre gâteau.
Cassez vos œufs (et vos pensées noires) dans un saladier et mixez-les avec la cassonade, la cannelle et la levure jusqu’à obtenir un mélange fier et mousseux.
Faites fondre le beurre et incorporez-le illico.
Ajoutez ensuite la farine et rempilez pour une petite séance de mixage.
Faites pareil avec la crème de marrons.
Beurrez votre moule, puis remplissez-le de pâte.
Préchauffez votre four à 150° (th. 5) et faites cuire votre futur gâteau pendant environ 50 minutes (il ne doit pas trop se dessécher, alors gardez un œil dessus en fin de parcours).
Laissez refroidir quelques minutes et démoulez sur une planche (passez un couteau en plastique pour détacher le gâteau des parois, recouvrez le moule avec la planche et retournez le tout pour que le gâteau se retrouve dessus).
Finalisez votre régal promis en concoctant votre glaçage : faites fondre le chocolat et incorporez-y la crème fraîche.
Faites couler le mélange sur le gâteau et nappez-le le plus harmonieusement possible (on est pas chez Fauchon…) au pinceau ou à la spatule.
Laissez durcir au frigo, soufflez vos bougies, puis servez découpé en petits carrés.
(Pour une dégustation en plusieurs mi-temps, laissez reposer au fridge).

TIRAMISU AUX MANGUES ET AUX COPEAUX DE CHOCOLATPour remballer son régime et déballer sa gourmandise

Vous êtes Heu-reuse ! Avec un grand H et une grosse pêche. Avec ou sans soleil, votre moral tient haut la banane et c’est tant mieux pour vous et pour tous ceux qui traînent dans vos parages. Vous avez des envies de gazouilleries gourmandes et vous comptez bien les partager comme il se doit. Quelques coups de fil, trois-quatre copines, deux-trois cafés et une grosse caisse de fous-rires… Vous voilà surmotivée pour mettre la main à la pâte et régaler la terre entière. Les amis de vos amis sont vos amis… Vous êtes la plus classe et la plus jolie. On vous aiaiaiaiaiaimmmmmme ! Alors allez-y gaiement, tartinez votre bonheur en long et en large et ne lésinez ni sur le sucre ni sur la guimauve. De toutes les façons, un jour viendra où il n’en restera plus une miette… Et d’ici là, autant que vous ayez suffisamment baffré…

Pour 4 à 6 personnes (environ 40 biscuits)
20 minutes de tambouille
4 h de réfrigération (minimum)

• 250 g de mascarpone (le fromage italien super à la mode, à ne pas confondre avec la mozzarella…)
• 3 petits oeufs
• 3 petites cuillères à soupe de sucre en poudre
• 150 g de biscuits cuillère (pas des boudoirs, des « cuillère »)
• 1 mangue
• 20 cl de jus d’orange (pas forcément du 100 % pur jus…)
• 1 barre de chocolat noir pâtissier (vous faites ce que vous voulez avec le reste de la tablette)

Je sais que la gourmandise rend aveugle et sourd (voire meurtrier…), mais si vous voulez assurer votre dessert, vous devez essayer de penser à acheter votre mangue quelques jours à l’avance pour qu’elle ait le temps de mûrir suffisamment, et puis aussi à préparer votre tiramisu au moins une demi-journée avant de le servir, de façon à ce qu’il puisse bien prendre au réfrigérateur.
En dehors de ça, c’est franchement easy : vous séparez les blancs des jaunes d’œufs, et vous battez les blancs en neige avec une pincée de sel.
Dans un saladier, vous mixez les jaunes, le sucre et le mascarpone, puis vous incorporez délicatement les blancs en neige, en les remuant de bas en haut avec une cuillère en bois.
Vous continuez à masteriser comme une reine en pelant la mangue et en la tranchant en petits dés. Ensuite, vous prenez des verres ronds larges et hauts (de type verres à moutarde) et vous customisez vos tiramisus : vous tapissez les fonds de verre avec des morceaux de biscuits-cuillère trempés dans du jus d’orange, vous recouvrez de dés de mangues puis d’une couche de mélange au mascarpone.
Vous ajoutez à nouveau des biscuits, des mangues et du mascarpone, vous décorez avec deux-trois dés de mangue, puis vous saupoudrez de copeaux de chocolat déposés au couteau par dessus chaque verre (et en plus, vous faites ça sans vous couper les doigts ni l’appétit).
Pour finir sur votre successful lancée, vous recouvrez les verrines de film alimentaire et vous les réfrigérez pendant au moins quatre heures avant de les servir, avec ébahissements et tralalas.

TARTELETTES AU CHOCOLAT AMER, PISTACHES ET FRAMBOISESPour se la jouer pâtissière jusqu’au bout des ongles

Quand j’étais môme (parce que petite, ça, je le suis toujours…), certains membres obscurs et malfaisants de ma famille (ah oui, odieusement mesquins, aussi…), prenaient un délicieux plaisir à m’infliger les supplices les plus insurmontables : être contrainte de répondre à la question « tu préfères ton père ou ta mère » pour avoir droit à une poignée de frites dans mon assiette, devoir sacrifier ma Barbie qui scintille dans la nuit et mes deux Petits Poneys flambant neufs pour pouvoir franchir la porte d’un salon de thé avec ma tante, faire semblant d’aimer mon frère devant Flunchy pour qu’il me serve la plus grosse part de son gâteau d’anniversaire, j’en passe, et pas des moindres… Aujourd’hui, je ne m’en sors malgré tout pas trop mal (seulement quelques kilos en trop et un léger délire passionnel face aux plats gras, sucrés, lourds et cellulitivement impardonnables…), et j’envisage même de me mettre aux légumes verts dès (après) demain…

pour 6 à 8 personnes (environ 7 grandes ou 14 mini tartelettes)
20 min de tambouille
15 + 3 min de cuisson
qq heures de réfrigération

• 200 g de chocolat noir amer (du pâtissier, mes jolies cailles, du 70 % minimum)
• 20 cl de crème liquide (au moins de la 15% de matière grasse, quand même…)
• 250 g de framboises (des belles, mes douces bichettes)
• 2-3 poignées d’éclats de pistaches non salées (vive les épiciers du Maghreb)
• 200 g de farine
• 100 g de beurre (si possible salé, mes tendres belettes)
• quelques cuillères à soupe d’eau

Collez-vous pour commencer à la partie sensuelle de cette recette : versez la farine dans un saladier, mettez par-dessus le beurre coupé en petits dés, et puis pétrissez rapidement du bout de vos doigts de fée, histoire d’amalgamer le tout.
Ajoutez de l’eau par toutes petites quantités, et formez une boule de pâte uniforme et souple.
Si elle colle un peu trop, faites-la patienter un p’tit quart d’heure au frigo.
Prélevez des petits boules de pâtes et étalez-les au rouleau de façon à leur donner la forme de vos moules à tartelettes (si vous mettez une feuille de papier sulfurisé entre le plan de travail et votre pâte, ce sera carrément plus simple de la décoller).
Préchauffez votre four à 160° (th. 5-6) et embarquez les tartelettes pour une séance de cuisson à blanc : recouvrez les moules de pâte de papier sulfurisé et inondez-les de pois blancs spécial cuisson de façon à ce que la pâte ne lève pas et reste bien à plat pour accueillir la garniture, puis enfournez pendant environ 15 minutes (ensuite, vous démoulez et vous laissez refroidir tranquilou).
Cassez le chocolat en carrés et faites-le fondre au four ou au micro-ondes (ou à la casserole, soyons fous !).
Quand il a fondu, ajoutez la crème fraîche et recouvrez pendant cinq minutes, puis mélangez à toute blinde et à la cuillère en bois, de façon à obtenir une vraie ganache de pro.
Versez cette tuerie sur les fond de tarte, répartissez brillamment (avec talent, quoi) les framboises, puis saupoudrez créativement de pistaches.
Et puis passez à la phase détente : laissez vos tartelettes se figer au frigo pendant quelques heures, allez au ciné ou ailleurs, et rentrez vite les dévorer.