Je suis pas une courge

Et si on s’allégeait l’assiette, le slip et le bikini ? « ENVOLE MON GRAS », LA FOODLIST QUI TAMBOUILLE LIGHT.

(Illustration : Laurence Bentz).

Eh ben oui, il y a eu la dinde, les boules, l’agneau, les œufs, la junk food sur le pouce, les pâtisseries en douce et les beuveries chroniques.

Et maintenant on projette le maillot, le sable, les cocktails, la peau d’orange dorée, le cuisseau ferme, la taille fillette et le fessier tip top.

Alors notre gras, à partir d’aujourd’hui, on en fait quoi ? On le culpabilise ? On le diabolise ? On l’exorcise ? On le méprise ?

Certainement pas…

Car quand il s’agit d’apprivoiser le beurre tout en galbant le cul de la crémière, l’assiette sait parfaitement bien prendre sur elle pour se la jouer fine, gourmande et plantureuse.

La preuve par le menu :

 

01.

Fraises, mangues, chocolat, sésame, basilic et eau de fleur d’oranger. 
LA SALADE QUI FRUITAIT EN CŒUR ET QUI SUCRAIT LÉGER.

 

02.

VELOUTÉ D’ASPERGES ET SES P’TITS CROÛTONS PERSILLÉS.
Pour nager dans le bon goût et se noyer dans les bonnes odeurs.

 

03.

TARTE MÉDITERRANÉENNE AUX ANCHOIS.
Pour ne pas perdre le nord quand il s’agit de cuisiner au sud.

 

04.

GÂTEAUX DE LÉGUMES AUX POIS CHICHES ET AUX RAISINS. 
Pour sortir du moule tout en restant équilibré(e).

 

05.

COUNTRY POMMES DE TERRE AU CITRON VERT. 
Pour en avoir un peu moins gras sur la patate.

 

06.

TIRAMISU AUX MANGUES ET AUX COPEAUX DE CHOCOLAT.
Pour remballer son régime et déballer sa gourmandise.

 

07.

Asperges, poisson, carottes, olives, basilic et noix de cajou. 
LE CRUMBLE QUI SE LA CROQUAIT PAS FAROUCHE.

 

08.

PIZZAS AUX NOIX DE SAINT-JACQUES ET À LA FONDUE DE POIREAUX. 
Pour faire tourner la tête à ses classiques et à ses invités.

 

09.

RIBAMBELLES DE LÉGUMES ET BONBONS DE POISSON PANÉS. 
Pour voir plus grand quand on cuisine petit(s).

 

10.

CHARLOTTE AUX FRAMBOISES ET AU JUS D’ORANGES. 
Pour ne pas mâcher son plaisir tout en mangeant des fruits.

 

How dip is your love ? TARTINADE DE BETTERAVES AU FROMAGE, AUX RADIS, AUX CÂPRES ET AUX ÉPICES DOUCES.

Nos assiettes méritent leur dose de pink paradise. Qu’à cela ne tienne.

 

• Pour remplir 3 pots à confiture.
• En 10 min de tambouille sans cuisson.
• Avec du pain, des grillades, un gigot d’agneau ou un poulet rôti.

 

Tout se passe dans le bol de votre robot mixeur, alors c’est parti pour 500 g de betteraves cuites, égouttées et grossièrement tranchées, pour 300 g de fromage à tartiner nature, pour 10 radis équeutés et coupés en 4, pour 20 g de câpres au vinaigre, et pour 2 belles poignées de persil plat (feuilles et fines tiges).

Côté parfumerie-assaisonnement, on s’en tiendra au jus d’1 petit citron (2 c. à soupe), à 1 c. à café de piment doux (aka paprika, of course) et 1 c. à café de curcuma (si vous avez un frangin ou une copine qui revient d’Inde : dévalisez-le ou la), et bien sûr à un peu de sel et de poivre.

Côté technicité, on se contentera de faire turbiner le robot jusqu’à l’obtention d’une crème un peu mousseuse, relativement onctueuse et plutôt bien homogène.

Côté présentation-conservation, on répartira dans des pots à confiture, et on réfrigèrera a little.

Et côté conso, on servira son delicious dip, plutôt frais, soit sur des tartines, soit en accompagnement d’une viande chaude ou froide, et puis why not en le saupoudrant de quelques graines de sésame pour la déco.

 

Soudain, l’été venait. SALADE DE BOULGOUR AUX ASPERGES, AU THON, AUX HARICOTS VERTS ET AUX CRANBERRIES.

Tapies dans l’ombre, les bonnes recettes se meurent. Alors allumons le feu, bébé.

 

• Pour remplir 4 tups ou 5-6 bols.
• En 1 heure de tambouille + cuisson.
• Avec ou sans parasol.

 

Dans une première casserole, faites bouillir de l’eau avec un 1 cube de bouillon de volaille puis faites-y cuire 450 g de boulgour (du blé concassé, quoi), plutôt all dente.

Pendant ce temps, équeutez (coupez les deux extrémités de) 350 g de haricots verts, et pelez 1 botte de 500 g d’asperges blanches (attention à préserver les pointes).

Faites bouillir une grande casserole d’eau, ajoutez-y quelques gouttes de vinaigre de vin (pour conserver la couleur des légumes) et une pincée de sel, puis plongez-y les haricots verts et laissez-les cuire quelques minutes à petits frémissements, de façon à ce qu’ils restent quand même croquants.

Égouttez-les tout en conservant l’eau de cuisson (l’idéal c’est d’utiliser un cuiseur à pâtes avec passoire intégrée), puis plongez les asperges dans l’eau à nouveau frémissante, et laissez-les cuire elles aussi relativement all dente.

Dans un saladier, mélangez le boulgour, les haricots verts tranchés en rondelles et les asperges tronçonnées en morceaux (gardez les pointes pour la déco finale).

Ajoutez 1 boîte de thon au naturel (110 g égoutté) émiettée, 350 g de tomates cerises coupées en petits morceaux, et 100 g de cranberries séchées.

Assaisonnez avec le jus de 2 petits citrons (5-6 c. à soupe), avec 2 c. à soupe d’huile d’olive, 3 c. à soupe de condiment aromatique Maggi (ou de sauce soja), et avec du sel et du poivre.

Mélangez, répartissez dans des Tup, des assiettes creuses, des bols ou des verrines, n’oubliez pas d’ajouter les pointes d’asperge pour faire joli joli et bon bon, et réfrigérez le temps qu’il soit l’heure de dévorer, sur place ou à emporter.

 

So sexy beans. MOUSSE DE FLAGEOLETS CITRONNÉE AUX ÉPINARDS FRAIS, AU PETIT-SUISSE ET AUX GRAINES DE CARVI.

Bien sûr, ça fiche la trouille. Mais saches que tu peux faire déboîter tes conserves.

 

• Pour remplir 2 pots à confiture.
• En 10 min de tambouille sans cuisson.
• Avec du pain, des grillades, un gigot d’agneau ou un poulet rôti.

 

Rincez puis égouttez 1 grosse boîte (530 g) de flageolets puis mettez-les dans le bol de votre robot mixeur.

Ajoutez par dessus une avalanche de produits frais : 1 petite échalote pelée et grossièrement émincée, 1 petit-suisse (ou 1 grosse cuillère à soupe de crème épaisse), 2 belles poignées de pousses d’épinards, 10 petits cornichons au vinaigre coupés en rondelles, le jus d’1 citron, ½ c. à café d’ail en poudre (ou 1 gousse d’ail pelée et pressée) du sel, du poivre et quelques gouttes de Tabasco.

Mixez jusqu’à obtenir une jolie mousse homogène et onctueuse (mais oui, voilà, ça devient sexy…), puis ajoutez à la cuillère 1 c. à soupe de graines de carvi.

Répartissez dans des pots à confiture, réfrigérez un peu, puis servez froid ou à température ambiante, soit sur des tartines, soit en accompagnement d’une viande chaude ou froide, en saupoudrant de quelques graines supplémentaires pour la déco.

(Est-il utile de vous préciser d’attendre de constater la mine réjouie de ceux qui la dégustent avant de leur annoncer qu’il s’agit d’une mousse aux flageolets ?)

 

Les œufs de l’amour. ŒUFS BROUILLÉS AUX ÉCHALOTES, AUX CHAMPIGNONS À LA CIBOULETTE ET AU COMTÉ.

Cultive l’embrouille, ma douce, elle te le rendra bien.

 

• Pour 2 déjeuneurs tardifs.
• En 15 minutes de tambouille + cuisson.
• Avec du pain frais, pourquoi pas grillé.

 

Pelez 2 belles échalotes, tranchez-les en fines lamelles, et faites-les revenir tendrement avec 10 g de beurre et un peu sel, pendant quelques minutes à feu moyen tout en remuant régulièrement.

Ajoutez ensuite 350 g de champignons frais émincés et encore 10 g de beurre, une autre pincée de sel, ½ c. à café d’ail en poudre, 1 c. à café de condiment aromatique Maggi, puis laissez réduire à feu moyen-fort, tout en remuant régulièrement.

Quand les champignons ont bien réduit et que toute leur eau de cuisson a quasiment disparu, éteignez le feu (s’il reste trop d’eau, égouttez-le tout).

Dans un grand bol, battez grossièrement rapidement en omelette 3 œufs moyens, puis ajoutez-y 30 g de comté grossièrement râpé et 1 pincée de curcuma.

Ajoutez cette préparation au mélange échalotes-champignons contenu dans votre casserole, et laissez chauffer le tout à feu doux puis moyen, en brouillant le tout à la cuillère, sans arrêt, jusuqu’à  ce que les œufs commencent à épaissir (mais sans les assécher).

Assaisonnez avec du poivre et quelques brins de ciboulette finement ciselée.

Mangez sans laisser refroidir, avec des tartines et dans la paix retrouvée.

 

Poisson (pas vraiment) d’avril. RISOTTO AUX TOMATES SÉCHÉES, AU SAFRAN ET AUX FILETS DE ROUGET.

Peau rouge, riz jaune, fourchette qui colle, et puis très très dolce vita.

 

• Pour 6 dineurs aux chandelles.
• En 1 h de tambouille + cuisson.
• Avec le reste de la bouteille de blanc, et pourquoi pas une deuxième.

 

Émincez finement 16 tomates séchées (1 bocal), 1 oignon moyen (pelé) et 1 gousse d’ail (pelée), et installez-les au fond d’une grande casserole (de préférence antiadhésive) ou d’un faitout.

Ajoutez-leur une pincée de sel, 4 belles c. à soupe de l’huile contenue dans le bocal de tomates, puis faites revenir quelques minutes à feu moyen-doux.

Pendant ce temps, n’en perdez pas : faire bouillir 120 cl d’eau, et diluez-y 2 cubes de bouillon aux herbes.

Dans la casserole avec les oignons, versez 500 g de riz à risotto et 30 g de beurre coupé en morceaux, et laissez revenir quelques minutes, le temps que les grains deviennent légèrement translucides.

Ajoutez 200 ml de vin blanc sec et laissez absorber à feu moyen-fort, tout en remuant sans arrêt, puis versez ensuite le bouillon, 200 ml par 200 ml, et remuez à chaque fois sans arrêt le temps que le liquide soit absorbé (c’est sportif, on est d’accord).

Après la dernière louche de bouillon, ajoutez 3 doses de safran et 60 g de parmesan râpé, et accompagnez la fin de la cuisson en remuant (goûtez le riz pour éviter qu’il devienne trop mou ou qu’il ne reste trop croquant).

Pendant que votre risotto patiente tranquilou au chaud, déposez 12 filets de rougets (peau vers le haut) sur une tôle garnie de papier cuisson, arrosez-les du jus d’1 à 2 citrons, saupoudrez-les de sel, puis les faire cuire environ 10 minutes à mi-hauteur dans un four préchauffé à 180°C.

On y est : répartissez le risotto dans des assiettes creuses, déposez 2 filets de rougets par-dessus chaque assiette, et assaisonnez avec du poivre, 20 g de ciboulette ciselée, 20 g de noix de cajou concassées et des 6 à 12 quartiers de citron.

(Les étals de vos poissonniers étant au taquet du rouget plutôt à partir de septembre, remplacez au besoin ces jolis filets par ceux d’un autre poisson plutôt ferme et rapide à cuire).