Je suis pas une courge

MOUSSE DE LENTILLES AUX POIVRONS ET AU CUMINPour se la tartiner douce, sans beurre et sans reproches

« Absolument trendy ». Votre copine Mado, elle n’a plus que ces syllabes dans le gosier. Alors vous, la « louloutte attardée » (c’est elle qui le dit, et c’est ce qu’on va voir…), vous avez révisé votre fluent english, et vous avez décidé de devenir à votre tour « absolutely tendance », histoire de lui mettre une bonne fois pour toutes un point final sur les i (grec, d’ailleurs). Vous surfez sur les buzz de Elle, Marie-Claire, Isa et les autres (et ça vous rend totally « LOL »). Vous plongez « ASAP » dans la cuisine créative des graines de chefs et de stylistes. Vous barbotez dans toutes les cultures émergentes et les courants underground, et vous ne causez plus ni à votre Jennifer de cousine (trop beauf, of course), ni à votre Benoît de voisin (desperately classique…). Et puis un jour, cette fusée de Mado, elle vous annonce sans pincettes que vous n’auriez jamais dû chercher à vous changer d’une virgule. Parce qu’en réalité, le must de la féminité qui déchire, la tête de gondole de la nana qui fait craquer, c’est la petite louloutte attardée qui ne pipe pas trois mots d’anglais, mais qui maîtrise les paupiettes de veau et les rillettes de maquereau comme les meilleurs chefs, sans être pour autant aussi mal fringuée qu’eux (et ça, effectivement, c’est quand même vous tout craché, alelouiah).

pour 4 à 6 personnes
10 min de tambouille
30 min de réfrigération (c’est mieux)

• 1 grosse boîte de lentilles brunes (oui oui, en conserve, ça va très bien…)
• 1/2 poivron jaune
• 3 c. à soupe d’huile d’olive
• 1 c. à soupe d’huile de sésame (c’est pas obligatoire et ça se remplace par n’importe quelle autre huile) le jus d’un citron
• 1 c. à café de paprika
• 1 c.à café de cumin
• 1 poignée de grains de sésame (le top, c’est d’en trouver au wasabi dans un supermarché asiatique)
• sel et poivre
• 1 robot mixeur (et oui, encore et toujours lui, c’est le meilleur !)

Bon, et ben voilà encore une recette aux instructions très compliquées…
Pour être la reine de la mousse, il vous suffit de rincer et d’égoutter les lentilles (dans une fine passoire, c’est mieux), et de verser l’ensemble des ingrédients dans le bol de votre robot.
Vous mixez, vous goûtez, vous rectifiez l’assaisonnement, vous transvasez dans un petit saladier (joli, de préférence), vous mettez au frigo (couvert, sinon ça dessèche et ça s’oxyde).
Quand vous avez l’estomac qui crépite, vous faites griller du pain, vous saupoudrez la mousse de grains de sésame et puis vous tartinez à volonté, pour le meilleur et pour le pire…
(Et puis pour info, cette recette, elle marche aussi avec des haricots blancs ou rouges, et même avec des pois chiches…)

MON DEUXIÈME LIVRE DE RECETTES EST EN LIBRAIRIE !Goûtez-y du bout des lèvres ou dévorez-le à pleine bouche,et dites-moi comment ça fait...

MOUSSE CHOCOLAT-CAFÉ AU BEURRE SALÉPour dégriser les cœurs de pierre et les silhouettes de brindille

Même si vous êtes une pointure au sudoku, que vous fendez les longueurs de la pistoche comme une merveilleuse sirène et que personne ne réussit mieux que vous les mojitos bien tassés, il y a cependant deux-trois bricoles sur lesquelles vous êtes définitivement à la rue, et ça, le responsable du rayon visserie de Castorama et les deux frangins cavistes de votre quartier peuvent largement en témoigner. Pour planter un clou, choisir un bourgogne, remplir un constat d’accident ou négocier le remplacement d’une chambre à air, vous nagez bel et bien dans la solitude, la détresse et la vulnérabilité. Et dans ces moments-là, avant d’avoir à prononcer l’effroyable « dis voir, mon p’tit chéri que j’aime, que j’adore et que je vénère, est-ce que tu pourrais s’il te plaît je t’en prie je t’en supplie, me donner un coup de main pour raccorder la nouvelle bouteille de gaz et tant que tu y es, m’aider aussi mon amour, mon trésor, à dévisser le couvercle du pot de cornichons ? », il est bon de vous rassurer en vous rappelant que c’est vous et personne d’autre la fée du tiramisu, de la tartiflette et des rillettes de maquereaux.
Pour 4 à 6 personnes

15 minutes de tambouille
1 nuit (ou 1 journée) de réfrigération

• 4 gros œufs bien frais et biens dodus
• 200 g de chocolat bien noir et bien goûteux
• 80 g de beurre bien gras et bien salé
• 2 sachets de sucre bien chimique et bien vanillé
• 1 à 2 cuillères à café de café bien moulu et bien corsé

Faites d’abord fondre vos scrupules diététiques dans une casserole, avec le chocolat et le beurre (au micro-ondes, au bain-marie, au four, au barbecue ou au feu de cheminée… tant que vous le surveillez du coin de l’œil et de la cuillère en bois…).
Séparez les blancs des jaunes (un par un, histoire de pas tout jeter si vous en loupez un).
Transvasez le chocolat dans un grand saladier et ajoutez-y les jaunes d’œufs, le sucre vanillé et le café moulu (pas du lyophilisé, quoi…).
Mélangez à fond les manettes à la cuillère en bois.
Faites monter les blancs en neige (au batteur électrique ou au fouet manuel selon la dépense calorique envisagée…), et incorporez-les délicatement dans le saladier, en mélangeant de haut en bas.
Si vous voulez faire trendy, transvasez dans des ramequins individuels (ou des pots de yaourt en verre), filmez le tout (avec du film étirable, pas une super8…), et enfermez au frigo pendant une nuit ou une journée (sinon, ça fait plus crème que mousse…).
Et puis, faites, du sport, bougez-vous, et ne me demandez surtout pas de faire la même chose…

TARTE À LA RHUBARBE ET À LA CONFITUREPour rendre hommage à la cerise sur le gâteau

La personne la plus sugar addict que vous connaissez ? C’est sans sourciller votre cousine Ninette (Ninon, tout le monde trouve que ça fait garçon manqué). Sa première décision d’être humain a été de vendre son âme au diable pour un paquet de Pepito (même pas des chocolat au lait, ça existait pas encore à l’époque). Elle connaît l’agencement du rayon confiseries de votre hypermarché par cœur, et elle a fait deux jours de prison pour attaque d’une pâtisserie à main armée (elle a griffé la gérante avec ses ongles nouvellement french manucurés parce qu’elle refusait de l’embaucher comme vendeuse sous prétexte qu’elle avait un bac+2 de génie civil, la nase…). Tout le monde l’appelle par son prénom sur la hotline de Weight Watchers, et elle a une entrée VIP chez les trois dentistes de son quartier. Bien sûr, c’est elle qui vous a initiée aux éclairs au café, au banana split et à la Sacher Torte, vous la vénérez comme une déesse, et vous ne manqueriez pour rien au monde un de ses Saturday Night Desserts. Ninette, vous et les calories, c’est pour la vie.

Pour 6-8 personnes
20 minutes de tambouille
1 h 30 de dégorgeage
35 minutes de cuisson

• (Pour un moule rond ou carré d’env. 20 cm de diamètre ou de côté)
• 500 g de rhubarbe
• 100 g de sucre en poudre
• 1/2 pot de confiture de fruits rouges
• Pâte brisée : 200 g de farine
• 100 g de beurre salé
• 2-3 cuillères à soupe d’eau ou de vinaigre balsamique

C’est parti jeune fille : lavez vos douces paluches, faites pareil avec les tiges de rhubarbe, coupez-en les extrémités, enlevez les parties abîmées avec un économe, puis  tranchez-les en tronçons de 1 cm (on parle de la rhubarbe, pas de vos mains, hein…).
Mettez-les dans une passoire avec 70 g de sucre, recouvrez d’une assiette, et laissez dégorger pendant environ une heure et demie.
Regardez-vous les deux épisodes de Prison Break que vous avez loupé hier soir, puis  préparez votre pâte en versant la farine et le beurre en petits dés dans un petit saladier, et en amalgamant le tout du bout de vos merveilleux petits doigts.
Mouillez petit à petit au vinaigre balsamique (ou à l’eau) et pétrissez rapidement jusqu’à obtenir une boule de pâte souple. (Si la pâte colle trop, mettez-la au réfrigérateur).
Quand la rhubarbe est prête, préchauffez le four à 180°C (th.6), étalez la pâte et chemisez-en votre moule beurré ça veut simplement dire que posez la pâte par dessus le moule).
Tapissez le fond de confiture (n’y allez pas de main morte, on est pas a deux calorie près…), puis ajoutez les tronçons de rhubarbe, et saupoudrez de 30 g de sucre en poudre.
Enfournez pendant environ 35 minutes, et dévorez tiède ou dégustez froid (ça se congèle d’ailleurs…).

ROQUETTE AUX LARDONS ET AUX LITCHISPour se remettre au vertsans avoir à repeindre son assiette en gris

Vos copines et vous, vous êtes les princesses de la tchatche à rallonge. C’est toujours le même disque : vous vous rencardez à 16h pour « un p’tit café-goûter », vous déballez vos aventures de la semaine, vous finissez par oublier l’heure, éperdument suspendues à votre nourrissante conversation, et vous vous retrouvez finalement rappelées à l’ordre en début de soirée par les gargouillages de vos estomacs délaissés. Mais évidemment, pas question même à ce moment-là, de perdre le fil de votre conversation en vous lançant dans une tambouille trop complexe. C’est en ce genre d’occasions que vous (vous) prouvez à nouveau que vous êtes la crème des gazelles et que vous maîtrisez à merveille l’art délicat de la casserole express.

Pour 4 personnes
10 min de tambouille
3 min de cuisson

• 125 g de roquette (encore verte et fraîche…)
• 100 g de lardons fumés
• 1 dizaine de litchis au sirop
• 1 cuillère à soupe de vinaigre balsamique
• Assaisonnement :
• 2 cuillères à café de moutarde de Dijon
• 2 cuillères à soupe de vinaigre de vin (du rouge !)
• 2 cuillères à soupe de vinaigre balsamique
• 4 cuillères à soupe d’huile d’olive
• sel et poivre

Si vous n’avez pas opté pour la flemmardise du sachet tout prêt, lavez et essorez votre roquette.
Faites revenir les lardons dans une poêle anti-adhésive (pas besoin d’huile, c’est assez gras comme ça…), et puis arrosez en fin de cuisson avec le vinaigre balsamique (ça, c’est super bon, pour le moral et pour le goût).
Égouttez-les sur du papier absorbant (seulement si vous faites un tant soit peu attention à votre ligne…) Tranchez les litchis en petits morceaux et réservez-les dans un bol.
Préparez l’assaisonnement en émulsionnant (ça veut dire faire épaissir le liquide en touillant vite et fort) la moutarde, les vinaigres, l’huile, le sel et le poivre.
Finissez ce challenge express en répartissant la roquette, les lardons et les litchis dans des bols individuels et en arrosant de vinaigrette.
Reprenez le cours de votre conversation et resservez-vous un p’tit coup de rouge (pas trop quand même, hein…).

BROCHETTES D’ORANGES AU MIEL ET AUX PIGNONSPour pulper du dessert sans sucrer son régime

Toute votre penderie y est passée, et pour parler vrai, vous n’êtes pas franchement fière de vous. Vous dégommez vos robes, vous explosez vos t-shirts, vous outrepassez les limites de vos pantalons et vous n’osez même plus regarder votre lingerie en face… Autant vous le dire, c’est la cata, et la rentrée risque de sentir bon le serrage de ceinture. Si au moins vous étiez courageuse. Si seulement vous étiez sportive. Et si par miracle vous aviez en guise de chéri un riche wonderboy à même de vous offrir des séances de powerplate… Mais non, la réalité est bien plus sordide : vous allez devoir manger des fruits et des légumes, de la soupe et des salades, et faire semblant de garder la banane et la pêche avec votre entourage alors que vous traverserez des moments de rage et de désespoir gastronomiques. Et oui, vous voilà dans de beaux draps. Alors brûlez un cierge et votre boîte à bonbons, et souhaitez vous une excellente traversée désert (au moins vous, vous pourrez boire beaucoup d’eau…).

Pour 3 à 4 personnes (environ 8 brochettes)
15 minutes de tambouille

• 3 oranges à dessert
• quelques cuillères à soupe de miel liquide
• 1 poignée de pignons des pics à brochettes

Faites 20 minutes d’étirements, puis coupez les oranges en tranches, enlevez la peau au ciseau, et découpez les tranches en morceaux triangulaires.
Essayez de faire une dizaine de pompes et composez des brochettes avec les morceaux d’oranges.
Courez comme une gazelle jusqu’à ce que la mort vous sépare de votre jogging, et servez ce dessert nappé de miel et parsemé de pignons.

HARICOTS COCOS ET LEUR PETITE MOUSSE D’AVOCATSPour mettre au placard les huiles non essentielles et faire claquer l’apéro

Il y a trois semaines, vous avez cédé à la tentation de l’annuellement traditionnel petit dîner de régulation avec vos meilleures copines. Évidemment, vous vous étiez toutes naïvement promis de vous contenter de petites remarques taquines et affectueuses, et évidemment, comme à tous les coups, la cocotte a un tout petit peu débordé. Vous êtes outrageusement vite passées de la complicité bienveillante à l’abhoration hystérique, vous vous êtes transpercé les tympans et crevé les yeux à coup de talons aiguilles, et vous avez banni à tout jamais le moindre hypothétique soupçon de vous adresser à nouveau la parole un jour. Mais bon voilà, vous vous rendez bien compte que depuis cette apocalyptique soirée, de l’eau a coulé sous les ponts et du joli duvet a repoussé sur vos gambettes… Et puis objectivement, c’est viscéral, elles vous manquent. Alors c’est décidé, vous allez leur concocter un alléchant texto, une imparable invitation et un extraordinaire dîner. Parce que ces canailles et vous, c’est pour le pire, mais aussi pour le meilleur… Et c’est certainement pas vos langues de vipères qui prendront le pas sur vos papilles de princesses.

pour 4 à 6 personnes
20 min de tambouille
7 min de cuisson (environ)

• 300 g de haricots cocos (des pois gourmands, c’est la même chose), prêts à cuire
• 150 g de fromage frais à l’ail et aux fines herbes (ou du nature, assaisonné par votre exubérante inspiration)
• 1 avocat (mûr de préférence, quitte à payer plus cher…)
• 2 tomates (savoureuses, de préférence, quitte à prendre des tomates cerises)
• sel et poivre

Comme le principal détonateur de disputes hystériques restera à jamais la prise de poids des unes et des autres, vous allez reléguer chips et cacahuètes au placard, et faire leur fête aux légumes sains et inoffensifs.
Alors filez doux au supermarché vous procurer une barquette de pois gourmands, et faites-les bouillir quelques minutes dans l’eau salée selon les indications du paquet (ils doivent rester bien craquants). Rafraîchissez-les sous l’eau froide et essorez-les dans un torchon.
Mitonnez votre mousse d’avocat en mixant au robot (ou en écrasant à la fourchette, pour ceux qui sont minimalistement équipés), l’avocat pelé et coupé en morceaux, les tomates pelées, épépinées et coupées en morceaux, le fromage frais, du sel et du poivre.
Accueillez vos copines comme elles le méritent, et dégustez ensemble votre apéro de stars, en trempouillant les haricots dans la mousse.

PETITS MUFFINS AUX MYRTILLESPour se réveiller so british et very en douceur

C’est arrivé ce matin dans votre ventre et dans votre petit cœur d’artichaut : vous avez envie d’un enfant. Envie de ses coups de pied dans votre abdomen, de sa traversée fulgurante de votre col de l’utérus, de ses cris, de sa bave, de ses grimaces et de ses dodos. Mais bon voilà, vous n’avez pas d’amoureux longue durée, vous ne gagnez pas un radis, vous habitez une chambre de bonne franchement haut perchée et pas très salubre, et vous vous êtes faite virée par votre psychothérapeute parce que vous séchiez les trois-quarts de vos séances. Alors vous avez décidé de vous prendre par la main sur le chemin de la maturité et de l’épanouissement. Il paraît que le bonheur nous attend souvent au coin de la rue, et c’est une bonne raison de commencer par vous offrir une belle paire de baskets et d’arpenter la ville au pas de course, en respirant la vie à pleins poumons, et en faisant des crochets par les pâtisseries, les fleuristes, les agences d’intérim et les jardins d’enfants.

pour 6 à 8 personnes (env. 12 muffins)
15 min de tambouille
25 min de cuisson

• 250 g de farine
• 100 g de beurre salé (ou du normal et une pincée de sel, mais c’est moins bien…)
• 100 g de sucre en poudre (ou de cassonade)
• 25 cl de lait demi écrémé (ou pas)
• 1 œuf 70 g de myrtilles au sirop égouttées
• 1/2 sachet de levure chimique (ça fait 6 ou 7 g)
• des moules à muffins
• des caissettes à muffins en papier

Vive le matin !
Ouvrez le bon œil, posez le bon pied par terre, branchez le mixer et ouvrez le frigo.
Faites fondre le beurre et tiédir le lait dans une casserole ou au micro-ondes.
Dans un saladier, mixez d’abord l’oeuf, le sucre et la levure.
Ajoutez ensuite la farine, le lait et le beurre, et remixez.
Versez ensuite les myrtilles, et mélangez à la cuillère.
Préchauffez le four à 180° C (th. 6).
Placez les caissettes dans les moules, et remplissez les de pâte.
Raclez le fond du saladier à la spatule, léchez-vous les doigts histoire de tenir le coup pendant la cuisson, et enfournez le plat pendant environ 25 minutes.
Laissez un peu refroidir et engloutissez avec un bol de café ou une tasse de thé, et puis revisitez la recette les matins suivants en ajoutant des dés de poires, des noisettes, des pépites de chocolat…

PÂTES AU FENOUIL ET AU SAUMON FUMÉPour dégommer sa mamma et clouer son padre

Pour ne pas s’engueuler tous seuls devant le journal de Claire Chazal (pour savoir par exemple qui va la remplacer pendant l’été), et surtout afin de consolider leur entreprise d’infiltration parentale abusive, vos dévoués et dévorants géniteurs se sont invités à votre table ce dimanche. Vous n’avez eu ni le cœur ni le loisir de refuser (vous aborderez d’ailleurs la question de la culpabilité face au chantage affectif avec votre psy la semaine prochaine), et vous voilà plongée sur internet à la recherche d’une idée de menu valorisante et réaliste. Parce que pour tenir tête à ces tenaces voraces, vous avez décidé de vous armer de patience et de talent. Et que grâce au coaching de vos copines et au soutien de votre chéri, vous allez habilement leur clouer le bec et l’estomac.

pour 4 à 6 personnes
20 min de tambouille
20 min de cuisson (environ)

• 500 g de pâtes (les conchiglie rigate c’est top, les tagliatelles, ça peut le faire aussi)
• 200 g de saumon fumé (pas besoin de vous ruiner)
• 1 fenouil d’environ
• 600 g qq branches d’aneth frais (si si, ça existe !) ou du déshydraté (c’est quand même moins sympa)
• 1 c. à soupe (ou 2) d’huile d’olive
• 20 cl de crème fraîche liquide
• 10 cl de vin blanc sec (même du super pas cher)
• 1 c. à soupe de fécule de maïs
• sel et poivre

Pour ce qui est des pâtes, exécutez la bonne vieille méthode de l’énorme casserole d’eau bouillante salée, et faites-les cuire durant le temps indiqué sur votre paquet (et puis goûtez-les un peu avant quand même, pour ne pas risquer une sur-cuisson dramatiquement ramollissante).
Du côté de la sauce (à concevoir en parallèle histoire de gagner du temps), il suffit de retirer les éventuelles feuilles abîmées du fenouil, les parties vertes et les morceaux trop durs, et puis de tronçonner les feuilles en petits dés.
Vous faites ensuite chauffer l’huile d’olive dans une casserole, vous y plongez les dés de fenouil, vous les salez-poivrez et vous les faites revenir d’abord cinq minutes à feu fort et couvert puis 15 minutes à feu doux.
Si votre mère téléphone pour savoir si vous vous en sortez, dites-lui qu’elle ferait mieux de s’occuper de vos ourlets de pantalons (ben oui, le chantage affectif, ça marche dans les deux sens..) que de vos oignons, et ajoutez finalement la crème fraîche et le vin blanc, ainsi que le la fécule de maïs que vous aurez délayée (mélangée, quoi) dans deux cuillères à soupe d’eau tiède.
Laissez encore cuire quelques minutes, et pendant ce temps, découpez en lamelles les tranches de saumon.
Et les pâtes, vous ne les avez pas oubliées, hein ?
Éteignez le feu et réservez (couvrez la casserole d’une assiette).
(Quand vos parents sont là, volubiles et attablés), réchauffez la sauce et ajoutez-y le saumon et l’aneth. Mélangez pâtes et sauce et servez dans des assiettes creuses ou des bols (n’oubliez pas que les parents, en plus d’être âgés, sont aussi conservateurs…).
Nourrissez-vous de leurs compliments (ou devinez-les à travers leurs avides bouchées et leur envie de se resservir) et puis mettez-les dehors à coup de tiramisu.

CARRÉS SABLÉS À LA CONFITUREPour mettre un paquet de bonheur dans ses petits creux

Pour que votre grand-mère accepte enfin de vous lâcher quelques miettes de ses petits secrets de reine de la pâtisserie, vous n’y êtes pas allée avec le dos de la cuillère : un relooking bien mérité au paradis de la permanente, une french manucure de diva, son poids (et celui de ses copines) en macarons à la rose, l’intégrale de l’œuvre hautement littéraire de Barbara Cartland et un livre de jardinage dédicacé par Nicolas (le jardinier, pas l’ex-ministre…). Vous vous sentez un peu dépouillée par votre vénérable aïeule, mais vous repartez de chez elle avec des étoiles dans la tête et des pépites dans votre carnet de cuisine. Et puis de toutes les façons, vous vous vengerez le moment venu de cet abus de position familiale et culinaire dominante en rackettant honteusement vos filles contre le best of de vos tours de main.

Pour 6- 8 personnes (environ 10-12 sablés)
30 minutes de tambouille
10 minutes de cuisson

• 250 g de farine
• 6 g de levure chimique (oui, oui, c’est bien la moitié d’un paquet)
• 2 œufs entiers 100 g de cassonade (oui, oui, du sucre blanc ça ira aussi)
• 125 g de beurre (du salé, du salé !)
• 1 sachet de sucre vanillé
• qq c. à soupe de confiture de fruits rouges (vous savez, framboises, cerises, mûres et cie…)
• qq c. à soupe de confiture de fruits jaunes (vous savez, abricots, mirabelles, bananes et cie…)
• un emporte-pièce carré d’environ 7 cm de côté
• un emporte-pièce en cœur, en rond…, bien plus petit que le carré

Si vous portez une tenue précieusement jolie, sauvegardez-la en enfilant un tablier, tout ça because la farine, le beurre fondu et autres joies risquées de la pâtisserie en plein air...
Dénichez-vous un saladier, cassez-y un oeuf entier, et mélangez ce dernier à la cassonade et au sucre vanillé, le tout avec vigueur, tonus et cuillère en bois.
Quand le mélange est homogène, faites fondre le beurre (quelques minutes au micro-ondes, en mode décongélation) et versez-le par-dessus.
Ajoutez la farine et la levure, et puis mettez la main à la pâte (si vous aviez mis du vernis à ongles, il est préférable de vous en débarrasser…).
Vous obtenez alors une pâte souple et légèrement collante (si c’est plus que « légèrement », ajoutez un peu de farine, si c’est bien moins que ça, ajoutez un peu d’eau).
Sur un plan de travail (une surface lisse et lavable, quoi…) disposez un peu de farine.
Farinez aussi l’ensemble de la surface de votre rouleau à pâtisserie, puis étalez la pâte, sur environ cinq millimètres d’épaisseur.
Découpez 10 à 12 carrés d’environ 7 cm de côté à l’emporte-pièce (ou au couteau), et disposez-les sur une tôle de cuisson.
Badigeonnez-les de blanc d’œuf (ah oui, vous venez de prendre deux petits bols, et vous mis le blanc de l'oeuf dans le premier, et le jaune dans le deuxième), de façon à pouvoir faire adhérer ce que vous poserez par-dessus.
Découpez ensuite 10 à 12 autres carrés, posez l’emporte-pièce en cœur ou en rond au centre de chaque carré, et prélevez un cœur ou un rond de pâte.
Déposez alors les carrés troués par-dessus les carrés entiers badigeonnés d’œuf.
Mettez les cuillérées de confiture de fruits rouges dans un bol, faites-les chauffer quelques secondes au micro-ondes pour qu’elles se liquéfient, et mélangez-les à la cuillère.
Faites pareil avec la confiture de fruits jaunes.
Préchauffez le four à 130° C (th.5). Remplissez généreusement le trou de chaque sablé avec de la confiture, une fois avec des fruits rouges, l’autre avec des fruits jaunes.
Nappez le dessus de chaque biscuit avec du jaune d’œuf, au pinceau s’il vous plaît.
Enfournez la tôle, et laissez les sablés cuire et dorer pendant environ 10 minutes (pensez qu’ils vont durcir un peu en refroidissant, alors ne les faites pas trop cuire…).
Dévorez-les tout de suite (un peu refroidis quand même), ou conservez-les plusieurs semaines dans une boîte en fer et faites-vous des injections de gourmandise quand vous en avez envie.